esquisse(s) n° 8

 

Prendre esquisse(s) à ses mots, au thème qui anime son dernier numéro « Commencements » et donc ne retenir que quelques incipits des articles qui le décline: « Zeus avale son épouse Métis, par crainte, qu’elle ne lui donne, après la fille dont elle est grosse, un fils qui lui ravisse le pouvoir. » (Cathie Silvestre, psychanalyste) ; « L’univers, cette vastitude. De l’invisible infiniment petit à l’inimaginablement grand. Et nous errant au milieu de tout cela…Où et quand cela commence-t-il ? Dans l’espace et dans le temps ? Erreur ! » (Mathieu Langer, astrophysicien) ; « Entrer dans la peinture. Sur le tard, le deuxième versant de la vie » (« Coquelicots » le mot et motif sur lesquels se clôt le texte de Danielle Rousselier, écrivaine…) Plus radical encore, au commencement du commencement, le titre de l’article, s’arrêter à son bord : « Balbutiant Hollywood » (Marc Vernet, historien du cinéma), « Commencer pour recommencer : à propos du cours de Lucien Febvre au collège de France en 1943/1944 (Olivier Mongin, Esprit, Tous urbains).

Avec cette manière cavalière de frôler quelques moments d’esquisse(s) nous ne saurons encore presque rien de son contenu mais d’elle nous retrouverons la mobilité, le beau risque qu’elle prend à conjuguer les savoirs – ou plutôt des voix (le savoir n’est pas de marbre), sa capacité à dessiner des seuils qu’on aura plaisir à franchir, elle qui ne cesse depuis 8 numéros de mettre en œuvre ce qu’engageait sa première livre (papier) au titre comme un programme « Traduire » : rendre intelligible le multiple et le partager.

 

Vincent Dunois