Keulmadang, Littérature coréenne

Voici une revue à tous égards unique et ce n’est pas une formule rhétorique : son objet, son seul objet est la littérature coréenne et ses entours. Fondée par des amoureux et spécialistes de la Corée, Keulmadang (on dépliera l’énigme du titre en suivant le lien) s’est d’abord créée sur le net en 2009 mais « elle demandait encore la consistance du papier pour parvenir à un épanouissement total.» C’est fait depuis 2013, au rythme d’un numéro annuel bien qu’elle s’annonce semestrielle… En octobre 2013 paraissait «Séouliennes», «Rêveries et déambulations» fit son apparition en octobre 2014. L’objet fort élégant tresse, études, essais, entretiens et créations; il sait aussi s’émanciper de la littérature pour interroger la bande dessinée ou le cinéma et s’ouvrira au fil du temps à d’autres aspects de la culture coréenne. Les questions de la traduction, «à la fois un signe de respect et de concurrence» court d’un numéro à l’autre : dans le premier, on lira avec bonheur le texte de Claude Mouchard en traducteur qui ne connaît pas la langue : « comme si je la palpais, du dehors de tout près, à la manière d’un aveugle touchant, ou même lisant du bout des doigts. » Passer au papier pour Keulmadang, ce fut – et le souhait que cela soit durable – une manière de faire, en des manières diverses, toucher la Corée du bout des doigts, prolonger le plaisir des lecteurs et susciter des rencontres.

 

Marc Norget