Confluences en Méditerranée

par Jacqueline Pluet-Despatin
1992, in La Revue des revues no 12-13

Le projet de cette revue s’est préparé au sein d’un petit groupe réuni autour de Hamadi Essid, alors que celui-ci, ancien représentant de La Ligue arabe à Paris venait d’être nommé ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco. La disparition brutale de cet homme de culture et de dialogue que fut Hamadi Essid, intervenue en novembre 1991 après la publication du premier numéro, renforça chez l’éditeur et le comité de rédaction la volonté de continuer l’ouvre entreprise. L’enjeu était d’importance.
À l’encontre des sceptiques, Confluences en Méditerranée s’est en effet fixé pour objet d’engager le débat entre peuples et sociétés du bassin méditerranéen, en se gardant de tout parti pris idéologique. Ce faisant, les animateurs de la revue ne sont pas sans connaître les difficultés qui les attendent et sont décidés à s’armer de patience.
Prioritairement habitée par le désir de dialogue entre juifs et arabes, israéliens et palestiniens, la revue veut néanmoins dépasser les problèmes du Proche-Orient, dont on sait le poids dans l’ensemble méditerranéen, pour s’ouvrir à tout ce qui est en mouvement, voire en conflit, dans les pays riverains : par exemple, l’immigration en France, l’éclatement de la Yougoslavie, les turbulences en Grèce. Pour cela, la revue réunit des collaborations internationales provenant d’horizons géographiques variés, méditerranéens et européens pour la plupart.
La maquette éditoriale est construite autour d’un dossier thématique (« Le Proche-Orient entre guerre et paix », « La sécurité en Méditerranée »…), auquel s’ajoutent des articles traitant de sujets variés, compte tenu des problématiques géopolitiques de la revue. Dans une rubrique intitulée « Confluences culturelles », les rédacteurs se réservent le droit d’aborder la littérature, le cinéma, de publier des textes littéraires contemporains et, pour combler les nostalgies, des récits anciens de voyageurs en Méditerranée. On peut cependant regretter l’absence d’une véritable rubrique bibliographique et de comptes rendus.


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