Éditorial

par Olivier Corpet
1991, in La Revue des revues no 11

Aprèc cinq ans d’existence et dix numéros parus, La Revue des revues change de forme, mais pas de projet : plus que jamais il s’agit d’explorer, d’un point de vue scientifique, toutes les dimensions du phénomène revue, tant dans son histoire qu’à travers ses expressions contemporaines, aussi bien en France qu’à l’étranger. L’objectif est de fournir à tous ceux qui sont concernés à un titre ou à un autre par l’existence, et la persistance, d’une vie revuiste active, diversifiée, exigeante, l’instrument de connaissance leur permettant de mieux comprendre les mécanismes complexes qui régissent la vie des revues, et donc ses fragilités et ses évolutions.
Tout simplement parce que nous croyons, à l’encontre des chantres d’une modernité médiatique qui laisse souvent perplexe, sinon inquiet, que l’activité revuiste demeure essentielle à la vie littéraire, intellectuelle, artistique ou scientifique. Pour cela, il fallait à la fois affirmer et laisser s’affirmer l’actualité des revues – ce qui se fait à travers les activités d’Ent’revues comme le Salon de la Revue et les différentes rencontres, études et publications entreprises à son initiative – et ouvrir un espace intellectuel, jusqu’ici méconnu et sous-estimé: ce fût le rôle de La Revue des revues depuis cinq ans.
Un rôle pleinement rempli, semble-t-il, puisque La Revue des revues est encore aujourd’hui la seule revue au niveau international à mener un tel travail systématique d’enquête et de recherche dans ce domaine, et que cela lui vaut une légitimité certaine, aussi bien auprès des revues que dans la communauté scientifique, mais peut-être pas encore toute l’audience – et donc tous les abonnés -, qu ‘elle pourrait, qu ‘elle devrait avoir. Pas plus que les autres publications scientifiques, La Revue des revues n’échappe à cette exigence d’élargir sans cesse la base de ses abonnés, notamment dans les bibliothèques qui souvent tardent trop à manifester l’intérêt qu’on peut normalement en attendre.
Cette nouvelle maquette de La Revue des revues inaugurée avec ce numéro repose sur une organisation plus souple et plus ouverte des sommaires : articles plus longs, dossiers plus complets, bibliographies plus riches y trouveront désormais mieux leur place et, des études historiques à la présentation des nouvelles revues, nous poursuivrons le travail de dévoilement commencé voici cinq ans.


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