Henri Berr et la Revue de synthèse

[sous l’Occupation]

par Jacqueline Pluet-Despatin
1997, in La Revue des revues n° 24

Cas atypique dans ce volume, la Revue de synthèse fait partie des périodiques qui n’ont pas paru sous l’Occupation. L’objet de cet article est de montrer que l’interruption de la publication n’a pas pour origine une volonté délibérée de son directeur, Henri Berr, qui aurait ainsi, selon l’expression consacrée, « sabordé » sa revue, mais obéit à des motivations complexes qu’on a
tenté d’analyser à travers les archives d’Henri Berr conservées à l’IMEC. Considérations de prudence, certes, de la part d’Henri Berr, du fait des persécutions antisémites – qui ne l’ont pas dissuadé de publier par ailleurs – mais aussi le sentiment très présent chez lui qu’une forme de résistance intellectuelle était non seulement possible, mais nécessaire, dans le champ de la science. Cette conviction explique qu’il ait entrepris au début de 1943 des démarches officielles afin de faire reparaître la Revue de synthèse.

Henri Berr and the Revue de synthèse
Revue de synthèse is an atypical case in, since it is among those periodicals which did not publish during the occupation. This article aims to show that publication was interrupted not through a deliberate act on the part of editor Henri Berr, who apparently « shut down » as the expression goes, his own journal, but was in fact brought about by complex motivations that people have attempted to analyse using the Henri Berr archives at the IMEC.
This is undoubtedly prudence on Berr’s part, due to anti semitic persecutions – which did not prevent him publishing elsewhere – but also his strong sense that intellectual resistance was not only possible but necessary within the range of science. His convictions explain the fact that he took offical steps at the beginning of 1943 to get the Revue de synthèse published again.


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