Histoire de la recherche contemporaine

par François Bordes
2012, in La Revue des revues no 48

Cette nouvelle revue au titre ambitieux prend la suite de la Revue pour l’histoire du CNRS. Semestrielle, elle est publiée par le Comité pour l’histoire du Centre et éditée par CNRS éditions. La version papier s’accompagne d’une version électronique soignée. Dans un éditorial conquérant, Michel Blay, le directeur de la rédaction, fixe les objectifs. Il s’agit de faire « une histoire de la recherche au temps présent, une histoire de la recherche qui se fait ». Se plaçant sous les auspices de Fontenelle, il souhaite que la revue permette de « construire un tissu d’informations et de sources » et favorise « l’élaboration de matériaux originaux ». Parallèlement à la revue, une collection d’ouvrages publiés chez Armand Colin vient renforcer cette volonté de faire l’histoire de cette singulière institution qu’est le CNRS depuis sa création en octobre 1939.
Le premier numéro comporte un dossier consacré à « L’aventure européenne du CNRS ». Issu d’un séminaire du Comité d’histoire organisé par Denis Guthleben, il présente une demi-douzaine de contributions d’historiens, d’acteurs et de témoins des différents projets européens menés par le CNRS. Centré sur les années 1980, le dossier contient par exemple une présentation et une réflexion sur la « coopération européenne dans le domaine du rayonnement synchrotron » (Yves Farge) ou une étude sur la collaboration européenne en sciences de l’Univers dans les années 1990 (Jean-François Minster). Arnold Migus et Pierre Papon, deux anciens directeurs généraux du CNRS, esquissent enfin un bilan de l’Europe de la recherche de 1945 à l’an 2000. Ce dossier est suivi de varia. L’article de Bruno Marnot sur le CNRS « face à la crise de la recherche à la fin des années 1960 » apporte des éléments intéressants sur l’évolution de l’institution. Vers 1969, aux tenants de la « vieille école de l’excellence » succèdent des « managers de la science » devant répondre à la fameuse « obligation de résultats ». Les autres contributions apportent des matériaux pour l’histoire de l’organisation : André Kaspi recueille le témoignage de Philippe Didier, secrétaire général du CNRS de 1983 à 1989 et Emmanuel Bertrand retrace la « biographie » du Programme interdisciplinaire de recherche sur les matériaux (PIRMAT). Le volume se clôt par deux recensions. On espère d’ailleurs que cette rubrique de comptes rendus s’étoffera au prochain numéro.
La « recherche contemporaine » indiquée dans le titre correspond donc à celle qui se fait au CNRS. Le sujet de la revue demeure bien l’histoire du CNRS. Souhaitons que cette revue soit un laboratoire fertile pour connaître et comprendre l’histoire de la principale institution de recherche française.
La Revue des revues no 48

 

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