Lee Harvey Oswald : une bonne blague qui n’en était pas une.

Bolaño, les revues et la vie

par Nicolas Barbey
2014, in La Revue des revues no 52

Dans son roman Les Détectives sauvages, lequel suit les tribulations de jeunes poètes mexicains dans les dernières décennies du vingtième siècle, le Chilien Roberto Bolaño donne vie à trois revues littéraires imaginaires. L’une d’elles porte le titre énigmatique de Lee Harvey Oswald. C’est à la fois une plaisanterie et quelque chose de très sérieux. Loin d’être accessoire, ce détail exprime plus que tout autre l’existence de Bolaño. Désir de vie et désir d’œuvre ne font qu’un. Lumière et ombre s’attirent mutuellement. Union d’éléments dont l’aspect contradictoire n’est qu’apparence, l’oxymore, plus qu’une figure de style, est une façon de vivre.

 

In his novel The Savage Detectives, which follows young mexican poets wandering on earth in the last decades of the twentieth century, the Chilean Roberto Bolaño comes up with three fancyful literary magazines. One of them is mysteriously called Lee Harvey Oswald. In one sense, it’s a joke, but at the same time it’s completely in earnest. This less than trivial detail symbolises Bolaño’s existence. Passion for life and desire for art are one and the same. Light and shadow attract each other. As a combination of two seemingly opposite components, the oxymoron is far more than a stylistic device. It’s a way of life.


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