Mémoires de revues, de La Table ronde à L’Arc

par Bernard Pingaud
2002, in La Revue des revues no 32

Dès l’enfance familiarisé avec la fréquentation des revues, Bernard Pingaud, écrivain, citoyen engagé, collabore toute sa vie à de nombreuses revues. Lecteur pendant la seconde guerre mondiale de Je suis partout ou de La NRF de Drieu La Rochelle, il rencontre Jean Le Marchand, Roland Laudenbach qu’il croisera souvent par la suite. La découverte des camps de concentration marque l’évolution de ses idées. Devenu secrétaire des débats à l’Assemblée nationale, il collabore entre autres à L’Essor, et à La Table ronde, plus tard à Esprit, L’Express, Les Lettres nouvelles, La Quinzaine littéraire. La guerre d’Algérie confirme son évolution politique. Signataire du Manifeste des 121, il est appelé par Jean-Paul Sartre au comité de lecture des Temps modernes. Mais dans son parcours à travers les revues, c’est L’Arc qui, de 1958 à 1982, reste l’étape la plus marquante : une première série réunit des collaborateurs prestigieux d’André Frénaud à Marguerite Duras, en passant par Francis Ponge ou Jean Grenier en même temps qu’elle traduit des auteurs encore méconnus. L’idée de numéros spéciaux vise à relancer la revue. En 1967, Catherine Clément rejoint la revue dans laquelle elle va occuper une place considérable. Désormais, ce sont avec ses numéros thématiques autour de penseurs, artistes et écrivains que la revue s’impose comme une publication de référence.

Memories on reviews. Interview with Alain Paire
The name of Bernard Pingaud has been associated to reviews from the very beginning of his life. When a grown man, Bernard Pingaud, a committed citizen and writer, became a regular contributor to reviews. During World War II, he was a reader for Je suis partout and Drieu La Rochelle’s NRF. That was the time when he met Jean Le Marchand and Roland laudenbach whom he would later frequently encounter. His experience of concentration camps was instrumental in the development of his ideas. Later, a secretary of the parliamentary debates at the Assemblée Nationale, he contributed to several reviews, namely L’Essor and La Table ronde, then Esprit, L’Express, Les Lettres nouvelles and La Quinzaine Littéraire. The War of Algeria confirmed the evolution of his political ideas. A signer of the Manifeste des 121, he was called by Sartre to be a member of the reading committee of Les Temps modernes. Of all his many-sided activities, the most important was the work he did for L’Arc between 1958 and 1982 ; among the many famous contributors to the review were Frénaud, Duras, Ponge and Jean Grenier, while, on the other side, L’Arc translated writers as yet unknown. Bernard Pingaud’s idea to boost the review was to make special issues. In 1967, Catherine Clément joined the staff and she soon became a leading contributor. From then on, L’Arc, with its thematic copies about thinkers, artists and writers, has become a reference published work.


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