REELS

Revue d’Études, d’Échanges et de Liaisons Scientifiques [Institut du monde arabe]

par Hamid Ouyachchi
1991, in La Revue des revues no 11

C’est dans la foulée de sa politique d’échange et de débat que l’Institut du Monde Arabe lance sa revue REELS (Revue d’Études, d’Échanges et de Liaisons Scientifiques), dont voici le numéro zéro. Encore une fois le dialogue est au programme. Volonté avouée et affichée dès la couverture où se superposent et s’interpénètrent les déliés d’un texte arabe calligraphié, dont la teneur est une invitation à la disputatio, et la sobriété mécanique des lettres latines fixées en sommaire. L’intention est clairement énoncée dans l’éditorial où le projet de la revue est articulé selon une double démarcation : d’un certain discours orientaliste occidental, ainsi que d’un certain discours arabe indûment critique et de repli. Dans le creux de ce double « non », REELS veut favoriser « un projet d’ensemble et des démarches complémentaires ». Diversité, convergence et accessibilité. Pour ce, la revue, trilingue (arabe, français, anglais) se propose un programme « soutenu » de traduction des études, projets, programmes de recherches,… faits en arabe dans l’une ou l’autre langue, et inversement. Et le numéro que voici se donne à illustrer ce projet d’ensemble. L’interview de l’historien Albert Hourani, accordée en anglais, est, ici, rendue uniquement en français.
Trois textes d’orientalistes soviétiques, ayant préalablement fait l’objet d’une publication en anglais, sont donnés une nouvelle fois en anglais et en arabe. La qualité et la rigueur des traductions laissent parfois à désirer : « … western corporations and the upper crust of the oil-minning countries which form part of the international oligarchy… » est rendu par une phrase qui euphémise « upper crust » en « grands pays producteurs… » Et encore, l’avant-dernier paragraphe, dans l’article de V. Naumkin, est complètement oblitéré dans le texte arabe. Surprise ! il parle de l’alternative islamiste et des dangers de fragmentation ethnique et confessionnelle qu’elle peut ajourner. Au fait, dès la couverture l’exhortation au débat est sertie de toute une série de conditions. A la place du dialogue, il ne reste que la tour de Babel avec ses présupposés d’audience.


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