

« Rien ne se perd ! telle pourrait être la devise ou l’enseigne de notre siècle utilitaire dont la préoccupation caractéristique est de tirer parti de tout », écrit Thomas Grimm dans Le Petit Journal le 9 mai 1888.
Si le XIXe siècle n’a pas à sa disposition les notions qui nous sont aujourd’hui si communes de « récupération » et de « recyclage », de telles autodéfinitions du siècle par lui-même n’en sont pas moins alors très insistantes. Une variante de la même formule, inspirée des conceptions chimiques de Lavoisier : « Rien ne meurt sur la terre, tout se transforme », fournit le thème d’une estampe d’Épinal en forme de « leçon de choses » illustrant de manière conventionnelle les formes multiples de la récupération. Un livre célèbre de cuisine destiné aux ménagères économes : « L’Art d’accommoder les restes, dédié aux petites fortunes, par Un gastronome émérite (1866), propose à son tour une formule à tout faire aussitôt mise à toutes les sauces. « L’art d’accommoder les restes » s’est étendu de la cuisine au laboratoire, à l’usine, à l’atelier », conclut le collaborateur du Petit Journal déjà cité. Dans le registre scientifique, c’est un livre d’Édouard Fournier qui apporte sa contribution à cette même thèse : Le Vieux-Neuf. Histoire ancienne des inventions et découvertes modernes (1859) « qui ne va rien moins qu’à faire de tous les novateurs et les inventeurs des plagiaires plus ou moins habiles ».
L’équipe du Magasin du XIXe siècle vous invite à une présentation de son dernier numéro pour débattre de sa forme et de ses enjeux.
Mardi 14 juin 2022
à
18h30
« L’art de la récup' »
Une rencontre du 11e numéro du Magasin du XIXe siècle
avec
José-Luis Diaz, Mathilde Labbé & Jean-Didier Wagneur

Réservations et informations
info@entrevues.org