Lignes 41

« De la politique, il ne reste rien, sinon ceci : ce gouvernement dont on n’attendait rien mais alors rien de rien réussit pourtant la prouesse de décevoir. »  Françis Marmande

 

« De la politique, aujourd’hui il ne reste rien. De la politique aujourd’hui il reste tout. » Jean-Luc Nancy

 

« Il reste ce qu’il y avait au départ. Ni plus, ni moins ; ni plus ce que l’on déplore ; ni moins ; ce que l’on ignore et sous de la déception ce qu’on oublie. Il reste le reste. » André Hirt, philosophe.

 

 

Trois phrases prélevés dans le dernier numéro de Lignes, le 41e : « Que reste-t-il de la politique ? » numéro enquête après un an de gauche au pouvoir comme un rebond au numéro que la revue avait publiée juste avant la présidentielle sur le thème pour quoi voter. Gauche au pouvoir vraiment pas sûr que cette gauche là ? Déception ? Même pas, tellement la plupart des contributeurs de Lignes espéraient peu En cela ils ne sont pas déçus mais plutôt confortés. 40 contributions – Philippe Corcuff, René Scherer, Robert Cantarella, Bernard Noël…– au moins sévères, parfois cruelles. On peut ne pas partager leur sombres ruminations mais c’est bien qu’une revue se colle ainsi au présent et du même coup s’en décolle : se décolle. Car écrit Mathilde Girard : « il faut qu’une revue existe pour qu’on soit appelé à s’exprimer régulièrement sur ce politique veut dire. Il faut des revues, c’est à dire des espaces d’écriture pour que se poursuive ce long entretien qui soumet le réel à l’exigence d’une pensée politique ». Sur cela on souscrit sans peine pour le reste c’est le cas de le dire,  à vous de voir si le ciel se dégage ou s’engorge…

 

André Chabin