Criticat va nous manquer

Le 20numéro de Criticat est sorti.

Sous sa couverture austère comme à son habitude, elle recèle des articles traitant d’un thème coulant de source, pour une revue d’architecture : le dessin.

Mais est-ce si sur ? Ce qui se dégage à la lecture de ces considérations est que le dessin, ou plutôt le retour constaté à une pratique d’un dessin classique apparaît dans une période de crises. Crises théoriques de l’architecture confronté à ses fondements, ses pratiques et ses outils.

 

Comme les revues « papier » foisonnent, créées souvent par des personnes travaillant en face d’écrans en permanence, les architectes reviennent au dessin, cherchant une autre vérité que la plus léchée des images informatiques.

 

Mais reprenons.

Il y a à la fin une critique de l’exposition « Paysages français, une aventure photographique 1984-2017 » de la DATAR, présentée à la BNF et qui croise le regard de photographes et du paysagiste Jean-Baptiste Lestra.

Pour le reste, la représentation dessinée – ou peinte – en tous cas revenant à des pratique d’avant les pixels et les téléchargements .

Les nouveaux tics des rendus de concours, « Le dessin d’architecture après le numérique », expériences sur la coupe à l’échelle paysagère  proposent d’autres biais de présentation de création, ou d’exploration du réel. Yves Bélorgey, peintre représentant des architectures contemporaines sur de grands formats peints en couleurs, ou en graphite sur papier. Alexis Roy, architecte et enseignant en dessin, choisit la représentation fidèle, en grands formats, au dessin au fusain ou mine de plomb des espaces triviaux ou péri-urbains qui se développent dans les parages du village où il a grandi.

 

 

Le plus marquant est cet article décrivant la pratique de retour au dessin le plus traditionnel pour des projets en réaction à tous (?) les modernismes, qui se passe en Angleterre, encouragée par le prince Charles, sous les crayons, mines et plumes de George Saumarez Smith, associé de l’agence néo-traditionnaliste Robert Adam Architecture et qui transforme la pratique , pardon, l’art du dessin en performance avec « une euphorie festive », « bien loin de l’esprit de sérieux  des sentencieux minimalistes ». De qui parle-t-on ?

 

Mais la revue se termine sur… la fin. La fin annoncée de cette merveilleuse revue qui a su depuis dix ans renouveler des regards, et apporter du sang nouveau sans dogmatisme à la critique de l’architecture. Pierre Chabard, Valéry Didelon, Françoise Fromonot et tout Criticat : vous allez nous manquer.

 

YK