« De l’espoir à la trahison » : Autogestion n° 3

 

 

 

Le sous-titre de cette nouvelle revue indique clairement ses orientations : Cahiers d’analyses syndicalistes révolutionnaires et anarcho-syndicalistes. Dirigée par Raphaël Romnée, elle est publiée et administrée par l’union locale d’Argenteuil de la CNT (Confédération Nationale du Travail). Sa mise en forme, très sobre, voire austère, est agrémentée de quelques illustrations d’époque. Après un premier numéro daté de l’été-automne 2017, consacré aux Services publics : un enjeu de la lutte de classe, le deuxième à l’automne-hiver 2018 portait sur l’autodétermination de la Kanaky [ou Nouvelle-Calédonie en langage « colonial »].  Non daté avec précision, ce 3e fascicule porte sur l’histoire de l’internationalisme révolutionnaire de 1864 à 1914. Son sous-titre est explicite : « De l’espoir à la trahison » et en couverture apparaissent les portraits Flora Tristan, Karl Marx, Mikhaïl Bakounine, Eugène Varlin et James Guillaume.

 

Son contenu n’apporte pas de grandes surprises par rapport à l’héritage idéologique de ce courant et ses références sont même assez souvent classiques, tant pour le monde militant que pour celui de l’historiographie. Deux mentions d’historiens contemporains sont à relever : celles d’Anthony Lorry (1972-2014) qui fut membre du comité de rédaction des Temps maudits, la revue de la CNT [de 1997 à 2010], collaborateur du « Maitron » des Anarchistes et associé à de nombreuses initiatives et travaux de revues diverses, dont nous sommes nombreux à garder le souvenir ému et chaleureux, et de Guillaume Davranche (né en 1977), auteur de l’ouvrage présenté ici comme « incontournable » et en effet de grande qualité : Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre 1909-1914, (Montreuil, Libertalia/Aulnay-sous-Bois, L’insomniaque, 2014).

 

Il est permis d’espérer que sur cette lancée la revue sera attentive au renouvellement des travaux et lectures sur ses objets historiques de prédilection tout en les rattachant évidemment autant que possible à son inspiration idéologique.

 

Robert Lindet