La revue de belles-lettres, 2014, 2

Le dernier numéro de La Revue de belles-lettres est constellé de découvertes mais n’est-ce pas toujours le cas ?

 

Il s’ouvre sur une carte blanche à José-Flore Tappy : on se souvient peut-être – c’est si récent – qu’elle fut l’éditrice de Philippe Jaccottet dans la Pléiade, on a pu croiser quelques-unes des ses traductions (Akhmatova, Gongora) mais son œuvre poétique si rare (3 volumes en plus de 10 ans) mérite reconnaissance: « une écriture heurtée et musicale » signent Marion Graf et Amaury Nauroy pour approcher son travail. Elle écrit : « Cherchant équilibre dans le déséquilibre, m’appuyant sur les mots comme sur mes pieds, je frappe patiemment mon chemin, à l’air libre. Pour vivre. »

 

Puis José-Flore Tappy  déplie sa carte blanche comme une géographie poétique : à côté de le littérature romande avec Pierre Chapuis, François Rossel, François Debluë, elle accueille Bernadette Engel-Roux, Mireille Gansel – un texte hanté par Aharon Appelfeld – rejointes par un invité surprise Philippe Jaccottet pour quatre Madrigaux puis elle nous déroute vers l’Italie (Fabio Pusterla, Alberto Nessi) et l’Espagne (Rafael-José Díaz). Chemin hispanique que prolonge la revue par un bel ensemble de traductions de 5 poètes des Canaries, à peine quarantenaires, qui proposent un kaléidoscope de leur travail soigneusement éclairé par Mario Domínguez Parra et traduit par Jacques Ancet : Bruno Mesa, Miguel Pérez Alvarado, Iván Cabrera Cartaya, Goretti Ramírez et le retour de Rafael-José Díaz « dans l’amande mordue/dort, ignoré, le temps.»

 

Choisies par J.F Tappy, les œuvres de Martial Leiter illuminent de noir l’ensemble du volume.