La Tribune du Jelly Rodger n° 5

 

Il s’y mettent à treize pour écrire, et à dix-huit (mais une fois, c’est le même) pour illustrer-peinturlurer les vingt quatre pages de ce journal de propagande poétique, pour faire vibrer la belle bichromie au gré de rubriques qui en ont l’air, petites annonces, horoscope (je suis… Punaise !) mais qui toutes décalent, tordent les significations, les alphabets, les illustrations. Une bande dessinée aussi, de la poésie ailleurs, partout, acrostiches, actu alitées, diction du jour et haïkus (167 à ce jour. Je ne résiste pas : Haïku 0139

 

le gros rat crevé

école supérieure toute neuve

Sol blanc éclatant

 

mais aussi Haïku 0155

 

fleurs de courgettes

au pied des althéas

averses régulières

 

Et puisque c’est une revue, il y a un dossier : L’interpellation conjugamissive fécondative mais essentielle d’emploi des temps qui courent (Tome II), appliquée à d’indispensables néologismes, tels grattcouiller (1er groupe) ou dézonglir (3e groupe), mais aussi désemmerdir (2e groupe) qui répond à empurer (1er groupe), et canapir (2e groupe) : « À trop canapir, on en oublie toujours de vivre. »

 

Alors, quittez vos salons douillets et filez vous procurer La Tribune pour enfin jellyrodgir (2e groupe).

 

Yannick Kéravec