L’automne venu, Mirabilia

 

…s’envole avec les oiseaux, au luisant de leurs plumes qui furent si longtemps l’instrument d’écriture des hommes, dans l’imaginaire tissé par leur présence à la fois proche et lointaine, familière et radicalement autre : voler comme l’oiseau habite le rêve immémorial des hommes. L’oiseau donc au cœur de cette 4e livraison de Mirabilia : la bécasse de Vesaas, l’hirondelle de Hugo Von Hofmannsthal, l’alouette de Bachelard, les corneilles de l’ornithologue John M. Martzluff pour une réflexion sur l’influence des corneilles sur notre culture est « ancienne, continue et considérable ». Improbable ? Pas plus que le rêve plus que réel de Christian Mollec, homme-oiseau à bord son ULM. « Pour être un ‘‘vrai homme’’, il faut se parer de plumes d’oiseaux, il faut se parer de plumes » : l’article de Daniel Schoep sur les sociétés amérindiennes trouve un écho somptueux dans le portfolio qui, plus loin dans la revue, fait défiler sur fond noir l’éclat et le raffinement des parures de plumes des indiens d’Amazonie. L’inquiétude – la terre sera-t-elle bientôt privée du printemps des oiseaux ? – de Fabienne Raphoz, et l’évocation sensible à tire d’aile d’Olivier Schefer déposent encore leurs nuances propres sur le plumage de la revue. Vincent Gille et Anne Guglielmetti – son texte salue les oiseaux de Paris, de passage, visiteurs de ses occupations et déambulations – sont des oiseleurs experts, la cage en moins, le rêve en plus.

 

André Chabin