Les Cahiers Max Jacob : L’épistolier

 

Les derniers Cahiers Max Jacob sont aussi denses que l’objet dont ils font l’étude. Max Jacob fut un épistolier fécond : 3 000 envois estimés !  C’est dire que cette livraison, issue d’un colloque international de 2010,  intitulée « Max Jacob épistolier : la correspondance à l’œuvre »  s’attache à une matière profuse, « partie intégrante de l’œuvre ». 15 articles multiplient les points de vue sur la geste épistolaire de l’auteur du Cornet à dés. Deux sections se partagent le volume. La première offre des « approches générales » : Antonio Rodriguez et Patricia Sustrac, les responsables du volume, ouvre la marche par une réflexion sur les usages et les formes de la correspondance chez Jacob. Parmi les études qui suivent et pour illustrer la variété des angles d’attaque, on retiendra celle de Jean-Marc Pontier sur les dessins dans la correspondance – l’ouvrage est abondamment illustré –, celle de Géraldi Leroy sur Max Jacob et sa correspondance sous l’Occupation ou encore celle de Patrick Dubuis, directeur de la revue Inverses, qui part à la recherche de l’expression de l’homosexualité de Max Jacob dans ses lettres (discrétion de mise mais quelques destinataires sûrs et affectueux). La seconde partie du volume livre des études consacrées à des correspondances particulières : Jean Paulhan/Gaston Gallimard, Alain Messaien, un disciple, René Guy Cadou et Jules Supervielle avec qui la correspondance croisée riche de 16 lettres est intégralement publiée : un délice !

 

André Chabin