Paysages écrits n° 28

 

Ne l’avait-on pas dit morte ?…Et pourtant la revoici, pour la première fois sous des habits de papier : Paysages écrits publie et imprime donc son numéro 28 (octobre 2017). Premier mouvement en 3 noms : Sanda Voïca, sa directrice bien sûr, Paul Celan, Philippes Boutibonnes. De Boutibonnes, l’image de couverture, un portfolio (partagé avec Danièle Massu-Marie) précédé d’un texte de Christophe Béguin (« Ce qui est très beau aussi dans le travail de Philippe Boutibonnes, c’est la ligne de simplicité qu’il déploie devant nous. Il la fait passer d’une œuvre à l’autre et il la tient de bout en bout » – « […] Philippe Boutibonnes montre par un jeu formel minimal mais élaboré en petites stratégies, que rien n’est jamais vu, fait, pensé qu’en échappée.» et un compte rendu de son livre Ce qui… par Sanda Voïca qui ne signe pas moins de 13 notes de lecture dans cette livraison. Impressionnant ! C’est déjà le second mouvement : Paysages écrits, revue grande ouverte qui sait sans compter ménager un vaste espace critique en ses pages et faire résonner, en amont, une multiplicité de voix comme autant d’« échappées »: 14 poètes se pressent à son sommaire (Valérie Canat de Chizy, François Bordes, Florent Toniello, Fabien Drouet, Antzela Georgota traduite du grec…).

 

Mais dans le premier mouvement inachevé un nom reste manquant, Paul Celan. Une série de photos du Musée de l’holocauste de Bucarest, le beau visage de Celan (lumière de son regard) et un poème en prose, exposé dans la Grande Synagogue de Musée de l’Holocauste traduit par Sanda Voïca. Sa chute : « Où est le ciel ? Où ? »

 

Paysages écrits se proclame « revue vraie » : ce qui est sûr c’est que, dans l’accueil qu’elle orchestre, dans son attention à l’autre, le sceau de vraie revue lui revient sans conteste.

 

Frédéric Repelli