Prenez la Mouche !

 

 

Vous pardonnerez ce jeu de mots facile…

 

Mouche apparaît dans le monde des revues, du côté de la poésie accompagnée de photographies : « revue photo-poétique ».

 

Ce n’est pas une petite chose, comme on en connaît quelques-unes. Elle se pose là, étend ses 18,5 x 24 cm sur lesquels une photographie intrigue, drôlatique, et le titre en jaune.

 

Était-ce un appel à contributions ? Un choix parmi des œuvres déjà écrites ? La poésie propose souvent du court, voire laconique, même syllabique.

 

Ici les textes se tiennent sur une, deux pages, et la photographie choisie pour l’accompagner est en regard, parfois en pleine page, ou recadrée oblongue, paysage ou portrait. Seuls deux textes restent non illustrés.

 

Un éditorial nous accueille, qui nous met en disposition, non de perdre nos repères, mais d’aborder l’ensemble, sérieux, sans se prendre au sérieux. Pourtant, les deux initiatrices du projet, Léa Boisset et Clémentine Saucier remercient l’Université Paris Nanterre et Sorbonne Université pour leur soutien essentiel. Mais c’est leur projet. Ce sont elles qui choisissent.

 

 

Ainsi, « Mouche croit que la poésie et la photographie remuent un langage commun. »

 

Mais aussi « Mouche croit que la poésie est un petit tas » !

 

Alors, fonçons dans ce tas. Enfin, dans cette revue. Pas petite. Pas modeste non plus. Mais frustrante. Et non pas parce qu’un texte fini, lu, savouré, prolongé de la contemplation d’une photo, on en sort pour la suivante. C’est que, sur quarante-quatre pages, on trouvera une double page de garde, une de remerciements, six de notices peu développées, deux pour la liste des contributeurs et deux pour des textes refusés !

 

L’échelle se prête bien à ce rapport texte/image. Le papier a grain accueille bien ces noirs et blancs qui peuvent se faire profonds. Moins familier des photographes (Ent’revues s’attache d’abord aux écritures), je reconnais quelques signatures du côté des auteurs, croisées pour certaines en revues (Adrien Lafille, publié chez Vanloo, concocte Confiture), ou que je découvre ici (Riel Ouessen qui a contribué récemment à nombre d’entre elles)

 

« Mouche comme tout ce qui vrombit, est insignifiante et au centre du monde. » N’en croyez rien. Vérifiez !

 

 

Yannick Kéravec