Sigila n° 32

 

« Souvent nous regardons les animaux dans une perspective anthropomorphe et donc faussée ; quoique nous puissions nous regarder nous-mêmes sous un angle polymorphe – alors tout semble chavirer ans nos convictions, nous éprouvons un sentiment d’étrangeté et la nausée (au sens de Sartre) nous saisit » Cette phrase d’ Antonio Viera referme le prélude au n° 32 de Sigila « l’animal ». Connaissez-vous le vishap, serpent-dragon arménien ? Avez-vous remarqué la grenouille qui orne l’université de Salamanque ? Voici, parmi bien d’autres, deux petites enquêtes que vous pouvez suivre dans cette livraison : de la figure du centaure à celle de la sirène (deux figures qui font trembler l’identité), en passant par une visite chez Chagall, ou, sous le signe de l’éléphant, chez Saramago et Lobo Antunes, Sigila offre à son habitude un parcours plaisant et savant, multipliant les points de vue, les approches disciplinaires dans lesquelles la création littéraire (poésie, nouvelle) dispose quelques clairières. Plaisir de débusquer de nouvelles figures du secret plus ou moins gardé comme celui-ci : «  Animal vivant parmi d’autres animaux, l’humain en est un.  Celui-ci – l’Occidental surtout – passe sa vie à tenter de le nier. »  Y Zabeylles : un nom tout indiqué pour ce numéro.

 

Vincent Dunois