Vous êtes écrivaine* mais aussi spécialiste de l’autofiction. Vous avez longtemps vécu en France – vous en avez d’ailleurs tiré un livre 12 ans en France (VLB éditions, 2018). Quelque temps après votre retour au Québec vous êtes devenue la rédactrice en chef de Lettres Québécoises. En quoi cette nouvelle fonction – nouvelle charge aussi – vous a-t-elle séduite ?
Je suis entrée en poste à Lettres québécoises à la fin de l’été 2021. Je travaillais alors depuis deux ans comme éditrice dans une maison appartenant à un grand groupe qui réunit journaux, télés, radios, maisons d’édition et un fournisseur internet. J’aimais le travail d’éditrice, mais le fait d’être salariée au sein d’une grande entreprise, moins. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai été secouée par la pandémie. J’ai repensé à mon rapport à la liberté et à la place que je souhaitais occuper comme autrice, comme intellectuelle, comme citoyenne, dans le milieu littéraire québécois.
Quand j’ai appris qu’Annabelle Moreau, qui est aussi une amie, avait décidé de quitter son poste, l’idée s’est emparée de moi et ne m’a pas lâchée.
Une revue, c’est spécial. C’est à la fois un laboratoire et un lieu de résistance ; je l’ai découvert lors de mes années en France (2005-2017), d’abord en fondant avec Marie Noëlle Blais l’association et le webzine Cousins de personne (qui avait pour but de faire découvrir aux Français un littérature québécoise qui sortait de l’idée figée et folklorique qu’on semblait s’en faire dans l’Hexagone), puis avec Le Pigeon, revue francophone que j’ai dirigée avec Annie Goulet le temps de sa courte existence. Le Pigeon m’a fait découvrir les festivals et salons, le monde des revuistes en France, et surtout, cette poche de résistance à l’air du temps, à ses automatismes et facilités, à ses idées toutes faites…
Diriger une revue, réunir des auteurs et autrices autour de questions, faire découvrir des voix moins connues, rappeler au souvenir des lecteurs et lectrices des voix fondatrices oubliées, faire se rencontrer des points de vue divergents, laisser une place importante à la critique… le tout dans une totale indépendance. Ça ne pouvait que me plaire. J’ai foncé. Et me voilà. Un an plus tard, je n’ai aucun regret.
Lettres québécoises est une revue qui a de la bouteille : elle est née en 1976 et a publié à ce jour 185 numéros. Pouvez-nous dire ce qui en fait la spécificité parmi les autres revues littéraires de la Belle Province ? Dans l’adjectif « québécoises » faut-il entendre qu’elle se limite à publier des auteur·e·s du cru ? Si tel est le cas, est-ce à dire que la vie littéraire et éditoriale québécoises ne cesse de foisonner et de se renouveler conduisant à produire une revue elle-même toujours en renouveau ?
Lettres québécoises, affectueusement surnommée LQ, est une revue strictement littéraire, connue pour son long cahier « Critique » ainsi que pour ses cahiers « Création » et « Vie littéraire », en plus des dossiers qu’elle consacre à des auteurs ou autrices, des genres littéraires, des questions ou thèmes qui préoccupent ou occupent notre littérature.
Quand je dis « notre littérature », je parle en effet de littérature québécoise. Derrière cette expression, on peut réunir les livres publiés ou traduits au Québec, par des maisons d’édition québécoises, mais aussi des livres écrits par des auteurs ou autrices québécoises établis à l’étranger, ou encore des auteur·rices francophones vivant partout au Canada.
Ce qui se passe en ce moment, et depuis plusieurs décennies à vrai dire, est si foisonnant que même avec quatre numéros par an de près de 100 pages chacun, mes collègues et moi savons qu’il y a des oublié·es, des négligé·es. Nous manquons de place pour tout couvrir, malgré nos efforts. Ainsi, nous cherchons des manières d’élargir le spectre (tout en sachant que même cet élargissement ne couvrira pas tout). J’en profite pour préciser que nous sommes quatre dans l’équipe : Mégane Desrosiers, critique dans nos pages et responsable des communications et des réseaux sociaux, Nicholas Giguère, poète, éditeur et directeur du cahier « Critique », Alexandre Vanasse, auteur, graphiste et éditeur de la revue… et moi.
Nous tentons, donc, de trouver d’autres façons et d’autres espaces pour faire de la place à des auteur·rices, questions, éditeur·rices et métiers, en plus de nos quatre numéros annuels. Cela peut passer par une nouvelle émission radio que nous sommes en train de mettre en place, de nouvelles rubriques sur notre site internet, une ouverture vers la littérature francophone non québécoise (canadienne ou internationale), etc. Mais malgré tous ces efforts, il y a un foisonnement impossible à couvrir entièrement.
Une incidente : il est frappant de constater la durée de vie des grandes revues littéraires québécoises… Les écrits et Mœbius sont nées en 1977 à peine précédées en 1976 d’Exit et Jeu revue de théâtre. Voici, comme la vôtre des presque cinquantenaires toujours vaillantes, campant sur le devant de la scène et qui ne donnent aucun signe de vouloir s’éteindre. Vu d’ici où les revues ont des dates de péremption beaucoup plus rapprochées c’est presque une bizarrerie. Vous n’avez peut-être pas plus que moi d’explication à cette longévité… mais qu’est-cela vous inspire, à vous qui êtes actrice de cette scène ?
Je ne suis pas certaine moi non plus d’avoir de véritable réponse à cette question, ou d’être en mesure d’élucider le mystère.
Évidemment, les revues ici ne sont pas non plus des bestsellers. Mais c’est vrai qu’elles semblent avoir la vie longue, et tenir le coup. Il me semble qu’il y a plusieurs explications, dont les canaux de diffusion font partie. Il y a d’abord ce qu’on pourrait appeler le bassin de lecteurs : nous sommes huit millions au Québec, dont le monde des lecteurs (de livres comme de revues) n’est probablement pas la majorité. Le fait d’être un petit milieu a ses inconvénients mais il a aussi ses avantages : les combats, la compétition, le monde dans lequel une revue doit se maintenir, sont sans doute moins impitoyables, moins vastes.
Ensuite, il y a le fait que les revues culturelles sont soutenues financièrement sur plusieurs paliers : national, provincial, local, avec le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et lettres du Québec et le Conseil des arts de Montréal, ainsi que Patrimoine canadien.
Par ailleurs, nous avons, depuis 1976, un soutien indéfectible d’une partie du milieu littéraire, par voie d’abonnements et de ventes en librairie et dans les kiosques à journaux – éditeur·rices, auteur·rices, organisateur·rices de salons et d’événements littéraires, professionnel·les du livre.
Enfin, il y a la SODEP (Société de développement des périodiques culturels québécois), un organisme fondé en 1978 qui a un rôle majeur dans la promotion, la diffusion, la distribution, la gestion des abonnements de ses revues membres. J’en parlerai plus longuement en réponse à votre dernière question, mais c’est une instance qui joue pour beaucoup dans la solidarité entre revues, et qui s’appuie sur l’idée que l’union fait la force.
Concrètement, de quoi est faite votre revue ? Qu’est-ce que vos lecteurs vont y retrouver ou découvrir ? Et question subsidiaire (pas tant que ça…) avez-vous introduit des inflexions sensibles dans son déroulé global, sa facture, ses thématiques ?
Chaque numéro de Lettres québécoises, dans son incarnation depuis qu’elle a été reprise en 2017 il y a un peu plus de 5 ans par Alexandre Vanasse, Annabelle Moreau et Jérémy Laniel comprend un dossier spécial, sur un·e auteur·rice, un genre ou un thème (l’essai, les écritures du réel, la littérature anglophone, la littérature jeunesse, les écrivains et l’argent, etc.). En plus de cela, notre cahier « Critique » recense une trentaine de titres, tous genres confondus. Notre cahier « Création » comporte une rubrique poésie, une nouvelle ou un récit et une « lecture illustrée » : un dessinateur ou un artiste visuel s’inspire d’un extrait d’un ouvrage québécois pour l’illustrer, ou nous faire découvrir quelques-unes de ses œuvres qui entrent en dialogue avec ledit extrait. Enfin, depuis mon entrée en poste, nous avons ajouté « Le labo » : un·e écrivain·e est invité.e dans cet espace à expérimenter en dehors des limites séparant les genres, ou même en dehors de ce qu’il peut être de bon ton de publier dans une revue.
Enfin, notre cahier « Vie littéraire » comprend une série de chroniques tenues par des écrivains ou intellectuels, une chronique tournante intitulée « l’Espace franco-canadien » (carte blanche à un écrivain franco-canadien vivant hors du Québec) mais aussi « Une chambre à soi ? » (réflexion sur les conditions matérielles de l’écriture) et une bd.
Quant à moi, sachant qu’on m’a remis les clefs d’une revue historique, mais qui avait bénéficié d’une refonte et de changements importants, voire vitaux, au fil du temps, je n’étais pas inquiète tout en sachant qu’il ne resterait plus qu’à spontanément, pour ainsi dire, instinctivement, y imprimer ma propre marque.
Il y a donc eu chez moi, partagé avec mes collègues, un souci de donner plus de visibilité à des gens méconnus ou oubliés, à s’attacher à une diversité de générations, d’opinions, de plumes. Il y a les nouvelles rubriques dont j’ai parlé, mais aussi, sur notre site internet, mes « Billets de la rédac chef » (huit fois par an, consacrés à l’œuvre d’auteur·rices qu’à mon avis, on devrait davantage connaître), la rubrique « Opinions libres » (un auteur, une autrice, un lecteur, une lectrice, une personne du milieu littéraire écrit un billet d’opinion, que nous publions en ligne), et bientôt, notre critique et collègue Khalil Khalsi, établi en Tunisie pour les prochains mois, conduira six fois par an des entretiens avec des auteurs et autrices de toute la francophonie. Ajoutez à cela le fait que nous commençons (mais cette initiative vient autant de moi, qui ai commencé récemment à nouer des liens en tant qu’autrice avec le milieu du théâtre, que de mes collègues qui souhaitaient en faire autant) des projets de cabarets sur scène… et vous aurez une idée de ce vers quoi nous allons.
La part des femmes est notable dans votre comité de rédaction et plus largement parmi les collaboratrices de la revue ; LQ a publié un dossier dans son numéro 180 au printemps 2021 « Femmes manifestes », c’était avant votre prise de fonction je crois. N’empêche, êtes-vous particulièrement sensible à la place des femmes dans vos pages, à une plus juste reconnaissance de leur travail ?
Apparemment, c’est le cas depuis bien avant mon arrivée, et le numéro dont vous parlez est en effet le résultat du travail de d’Annabelle Moreau (première rédactrice en chef femme de la revue), en collaboration avec la poète Vanessa Bell. Et même avant la refonte, l’ancienne équipe avait déjà un souci de parité et mettait de l’avant les autrices québécoises tout en ayant un nombre important de collaboratrices au sein de la revue.
Alexandre Vanasse, qui y œuvre depuis longtemps, me disait récemment que c’était le cas, avec même un léger avantage numérique pour les femmes, depuis de nombreuses années.
Il va néanmoins de soi que parmi mes efforts pour assurer un minimum de diversité et de parité au niveau des critiques, des auteur·rices invité·es à écrire pour nous et des auteur·rices des œuvres dont nous parlons, il y a le souci de la place des femmes, mais également des personnes non binaires ou trans, par exemple. Je dois dire que les préoccupations de l’équipe rejoignent absolument les miennes en la matière, donc cela se fait assez naturellement.
En mars 2022, la revue a fait paraître un texte collectif, dit « Manifeste LQ pour une critique libre ». Beau texte qui est en somme une défense et illustration du geste critique. Est-ce à dire que la critique souffre de désamour ? De quelle maladie serait-elle atteinte ?
J’ai l’impression que la critique littéraire a toujours été et sera toujours, pour des raisons différentes selon les époques et les lieux, un geste dont il est nécessaire d’expliquer la nécessité et de rappeler le rôle. Et peut-être bien qu’en plus, en matière de critique littéraire, il est régulièrement nécessaire de préciser, devant les courants qui sont à la mode, en vogue, ou majoritaires à une époque donnée, à quelle école ou conception de la critique on s’identifie.
On oublie souvent que la critique, pour certains – et LQ est du nombre–, fait elle-même partie de la littérature, qu’elle peut elle-même être littérature, et qu’à cet égard, elle n’a pas à être là pour nous conforter dans nos idées reçues ou pour être un écho de l’air du temps. La critique, comme la littérature, peut aussi être là pour déranger, pour jouer les trouble-fêtes, pour nous dire ce que nous avons oublié d’entendre ou de vouloir écouter.
Pour notre quatuor, la critique est non seulement le compte rendu d’un ouvrage, mais aussi le compte rendu d’une rencontre entre un critique et un texte, le compte rendu d’une lecture et idéalement, elle tente d’être consciente de la place qu’occupe le livre dans la constellation littéraire, historique, sociale. Elle est de plus consciente de la place qu’elle y occupe elle-même. La critique est un geste qui tente de prendre du recul, qui essaie de se détacher du temps sur lequel nous avons tous le nez collé pour considérer l’œuvre et la place qu’elle y occupe.
Ça peut paraître étrange d’énumérer toutes ces évidences… enfin, pour nous, équipe de LQ, ce sont des évidences, même si tous ne sont pas d’accord avec nous. Disons que ce sont au moins des convictions. Mais nous avions besoin de le rappeler, de rappeler que nous souhaitons nous détacher de certaines obsessions du moment qui font oublier ce qu’est la critique, et son rôle réel – qui n’est ni de flatter les égos, ni d’être une chambre d’échos où se répercutent les formules à la mode, ni une machine à faire vendre des livres ou à faire/défaire des personnes ou des carrières. (Précisons que le milieu littéraire québécois est tellement petit et serré que certaines personnes au sein de ce milieu ont de la difficulté à écrire des critiques négatives sur des auteur·rices puisqu’ils savent pertinemment qu’ils vont rencontrer ou connaissent l’auteur·rice critiqué·e.).
On pourrait dire que la critique, pour nous, est la petite sœur de l’essai littéraire. Chaque critique est un petit essai sur la littérature et sur la place qu’y occupe un ouvrage. En ce sens, elle doit être aussi libre que l’essai et comme lui, tenter de s’élever au-dessus de l’immédiat, du fast-thinking (au sens bourdieusien du terme) et, tout en admettant sa propre subjectivité, dépasser les enjeux narcissiques, ceux de l’auteur critiqué comme ceux du critique.
Une question presque impossible mais quand même: votre revue offre une vue imprenable sur la création littéraire au Québec. Depuis ce point de vue, pouvez-vous nous dire à grands traits les courants dominants qui irriguent votre scène littéraire, ceux que vous voyez émerger ? Et parmi les signatures que vous accueillez, celles qu’ils nous faudrait, en France, connaître et reconnaître sans tarder ?
Immense question, en effet !!! J’ai envie de répondre à vos lecteurs d’aller sur notre site internet et de cliquer, au hasard, sur nos anciens numéros qui sont désormais disponibles en ligne, sur mes « billets de la rédac’chef », d’aller aussi voir le magazine en ligne gratuit Les libraires, de fureter sur les sites des librairies indépendantes du Québec…
Avec quatre numéros par an et toutes les activités connexes dont je vous ai parlé, avec tout le temps passé à tenter de lire, de découvrir, de fouiller, dans notre littérature très contemporaine comme dans nos classiques, j’ai l’impression de n’aborder que la pointe de l’iceberg. Je crois depuis longtemps que la France, qui semble quand même bien engagée dans le processus, doit ouvrir davantage ses portes à notre littérature, essais, poésie, récit, fiction, théâtre… Mais plus encore : il faudrait qu’y soient davantage présents les éditeurs d’ici, qu’ils puissent être diffusés et distribués correctement, et que ce soit ce qu’eux ont envie de faire découvrir aux lecteurs français qui soit rendu disponible, tel qu’ils ont souhaité le faire exister sous forme livresque. Ou que se développent plus encore des partenariats entre éditeurs français et éditeurs québécois qui préserveraient le travail d’édition qui se fait ici. Je suis très agacée par le principe selon lequel une grande (ou petite) maison française rachète les droits pour un ouvrage québécois et le passe ensuite à la moulinette pour le rendre « digérable » pour le public français, refaisant un travail d’édition qui s’apparente à quelque chose comme l’assimilation, la transformation d’une altérité qui demande un effort d’ouverture ou de découverte en objet assimilé pour ce qu’on s’imagine être les attentes d’un lectorat qui ne doit pas être dérangé dans ses habitudes nationales ou son chauvinisme J’ai énormément de mal avec cette vieille mentalité hégémonique et coloniale qui s’ignore (et la conception de la « francophonie » qui vient avec)… Mais les choses sont en train de changer, heureusement. Et si je peux faire ma petite part pour y contribuer, je ne me gênerai pas !
En France, les revues se plaignent légitimement du peu de considération dont elles jouissent aussi bien dans les librairies, les bibliothèques, pour ne rien dire de la presse qui les ignorent superbement. Qu’en est-il de votre côté de l’Atlantique ? Et pour être plus direct et concret : quid de votre diffusion ?
On ne peut pas dire que ce soit mieux au du Québec, malheureusement. Toutefois, pour ce qui est des librairies indépendantes par exemple, le soutien est là, et les revues culturelles y sont souvent présentes.
La diffusion passe surtout par les réseaux sociaux ou des événements, mais aussi énormément par la SODEP, dont je parlais rapidement ci-dessus.
En plus d’être une plateforme où l’on peut découvrir toutes les revues membres, c’est une association qui s’occupe de faire du lobby auprès des instances publiques, qui développe des partenariats stratégiques, qui réalise des études liées à l’édition de périodiques, qui fait la promotion en organisant des activités promotionnelles, qui représente l’ensemble des revues dans les salons du livre québécois et franco-canadiens. En plus, la SODEP offre un service de gestion d’abonnement, un réseau de distribution et un secrétariat permanent pour que les revues membres puissent se concentrer sur leur travail d’édition, en allégeant la lourdeur administrative que représentent la gestion et l’administration de revues dirigées par de très petites équipes.
La SODEP a aussi négocié la présence des revues membres sur la plateforme Érudit.org en 2010. Elle a reçu une importante subvention pour numériser les anciens numéros de la plupart des revues membres.
Tout ceci est très positif mais malheureusement, comme c’est le cas en France, les revues, si elles sont présentes en librairie indépendante, en bibliothèque, et même à la vente en ligne sur des sites comme leslibraires.ca, sont très peu couvertes dans les médias et la presse. Les canaux de diffusion, de partage et d’échange sont ailleurs, comme sur une fréquence parallèle, mais qui tient bon depuis des décennies, qui résiste. Ce qui, d’ailleurs, me rappelle un peu ce que j’ai vu, et aimé, dans le monde des revues en France.
Propos recueillis par André Chabin
* Baldwin, Styron et moi (Mémoire d’encrier, 2021)