Les Cahiers de la Comédie-Française

par André Chabin
1991, in La Revue des revues no 11

Après la représentation, que reste-t-il du théâtre ? L’émotion, mais aussi le désir d’un échange, d’une confrontation, d’une parole capable de prolonger autrement ce qui a disparu.
Jacques Lassalle, nouvel administrateur de la Comédie-Française, dans l’adresse au lecteur qui ouvre ce premier numéro, forme le voeu que la revue sache inventer « un nouveau traité de la conversation sur le théâtre ». Une conversation « libre et plurielle » alliant pratique et réflexion, passé et présent, ici et ailleurs, se défiant des dogmes et des discours d’école.
Sur la scène d’abord la lumière : dans l’ombre, celui qui l’invente, l’éclairagiste. C’est à lui que Les Cahiers de la Comédie-Française consacrent leur premier article ; enquête et réflexion, sous la plume de Jean-Pierre Thibaudat, rendent justice à celui qui, au carrefour d’une technique toujours plus perfectionnée et d’un art toujours mieux maîtrisé, a su s’imposer comme un interlocuteur privilégié du metteur en scène. Ensuite, la représentation, l’enjeu : que veut, que peut, que sait le théâtre aujourd’hui ? Huit contributions, gardant la trace d’un travail collectif mené au sein de la Comédie-Française, s’attachent à démêler les motifs du « paysage théâtral » contemporain.
Deux longues analyses de spectacles montés au Français, l’évocation d’une figure du passé, Adrienne Lecouvreur, des textes sur la situation du théâtre en Hongrie et en Roumanie illustrent encore la variété des points de vue adoptés par la revue. Une chronique enfin – « la pratique du spectateur» par Bernard Dort – et des comptes rendus complètent ce « retour pensif » sur la création théâtrale dont la revue veut former le creuset.
Souhaitons pour finir que le numéro réservé aux photographies, promis chaque fin d’année, saura compenser la qualité décevante des reproductions de cette première livraison.


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