L’Île sonnante, une revue du juste milieu

par Mikaël Lugan
2018, in La Revue des revues no 60

Si l’histoire de L’Île Sonnante (1909-1913) est celle de toutes les petites revues de la Belle Époque, c’est-à-dire celle d’un groupe d’écrivains bien décidés à créer un organe où ils soient chez eux, avec ses tentatives avortées de lancements, une naissance – enfin ! – puis des difficultés à croître et à survivre qui progressivement l’amèneront à fusionner avec un autre titre a priori plus solide, son histoire est surtout celle d’une revue singulière, revendiquant dès son titre son indépendante insularité. Le directeur, Michel Puy, et les membres du comité de rédaction ne manqueront jamais une occasion dans leurs « manifestes » ou leurs chroniques de rappeler leur attachement à la liberté et leur souci d’une modernité qui ne fût pas l’avant-garde, à égale distance des extrêmes du champ littéraire. L’Île Sonnante se voulut – et fut – une revue du « juste milieu ».

 

[The Sounding Island], a review of the “fair center”

If the story of L’Île Sonnante (1909-1913) is that of all the small magazines of the Belle Epoque, that is to say that of a group of writers determined to create an organ where they would feel at home, with its unsuccessful attempts at launches, a birth – finally! – then difficulties to grow and survive that will gradually lead to its merge with another title seemingly more sound, its history is above all that of a singular journal, claiming its independent insularity even in its very title. Its director, Michel Puy, and the members of the editorial board will never miss an opportunity in their « manifestos » or their chronicles to recall their attachment to freedom and their concern for a modernity that was not the vanguard, equidistant from the extremes of the literary field. L’Île Sonnante was intended to be – and was – a review of the « fair centre ».


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