Beaucoup a été dit ou écrit sur la personnalité du nouveau pape, Josef Ratzinger, désormais Benoît XVI. Mais on n’a pas encore trop commenté le fait que c’est sans doute la première fois que le souverain pontife, théologien réputé, est doté d’un substantiel passé de revuiste. Après avoir participé au lancement de la revue Concilium, fondée en 1965 par le jésuite Rahner et le dominicain Schillebeeck, qu’il quitta en raison de divergence d’idées, il se retrouva de plain-pied dans la revue Communio (1972), créée par le théologien Urs von Balthasar, destinée à défendre l’identité catholique et aujourd’hui publiée en treize langues différentes. C’est ce travail intellectuel de revue (35 articles dans Communio entre 1978 et 2004), accompagné de plusieurs publications, qui est à l’origine de sa nomination à l’archevéché de Munich (1977) et de sa carrière brillante au sein de la Curie romaine.