Parlez-vous « mooks » ?

Sur Télérama.fr, Erwan Desplanques s’y essaie. Sous le titre « Le vrai-faux filon des mooks, revues en vogue », le journaliste dresse un inventaire peu amène de ce « nouveau » genre éditorial dont XXI fut pionnière et reste le navire amiral. Il semble ne distinguer dans ces objets mi-magazine au long cours – titre de l’un deux – mi-livre (qui ne se revendiquent pas si souvent, contrairement à ce qu’affirme E. Desplanques, revues) que du chic et du choc : « enrobage » , « pour être à page » sont quelques-unes des expressions dont il les gratifie. Reste que l’article n’analyse pas vraiment ce qui fait le succès de ces mooks, ni la séduction qu’ils exercent sur les libraires bien que ceux-ci commencent à crouler sur leur profusion. L’auscultation économique du genre est plus parlante et conduit le journaliste à prévoir une hécatombe quand le marché sera saturé et que la mode en sera fanée.Regrettons tout de même que le langage des mooks manié par E. Desplanques reste approximatif car on ne voit pas très bien en quoi Cassandre, Le Tigre, Tango, entre autres, participent de cette syntaxe branchée : d’où l’étrange paradoxe de cet article qui veut en creux faire l’éloge des revues et qui les embrigadent dans leur contraire.En attendant, une nouvelle péninsule sur le territoire en extension (avant naufrage ?) des mooks : Gibraltar, « revue papier de qualité qui traite du bassin méditerranéen »