La revue de l’évolution sociale, scientifique et littéraire

La revue comme tremplin pour jeunes gens souhaitant faire carrière dans le monde intellectuel ou politique…

La scène a souvent été décrite, notamment par Anatole de Monzie dans L’entrée au forum (Albin Michel, 1920). Elle vaut pour Marcel Sembat (1862-1922) et ses amis du collège Stanislas, Henri Turot (1865-1920) et Henri Pellier, qui fondent ensemble La revue de l’évolution sociale, scientifique et littéraire. La revue commence en février 1891 et s’interrompt en septembre 1892 après 36 livraisons, si nous nous en tenons à la collection conservée à la BNF. Outre ses fondateurs, elle publie Eugène Fournière, futur député et directeur de La Revue socialiste, Louis Dubreuilh, le futur secrétaire général d’organisations socialistes (PSR, PSDF, SFIO), le musicologue et compositeur Paul Dukas, les frères J.-H. Rosny, les critiques Bernard Welhoff et Paul Flat, comme l’indique Denis Lefebvre dans son dernier livre, Marcel Sembat. Franc-maçonnerie, art et socialisme à la Belle Époque (Dervy, 2017, pages 56 et 57). Une brève expérience, mais qui apprend le métier et facilite le passage vers la presse. Les trois amis rachètent La Petite République au début de 1892 et envisagent une carrière publique : Sembat devient député des Grandes-Carrières, dans le 18e arrondissement de Paris, dès l’été 1893, quartier dont plus tard Henri Turot sera conseiller municipal, avant de diriger La Petite République et de fonder l’agence Radio, une des origines de Havas, tandis que Pellier suivra une carrière plus discrète, aux confins de l’édition, la presse et la politique.

 

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