Décharge au bout du compte

 

Avec la parution de son numéro 200 (décembre 2023), Décharge met un terme à son voyage au long cours entrepris en 1981. Son fondateur/directeur Jacques Morin – alias Jacmo – s’en explique sobrement au cœur de cette ultime livraison. L’usure de l’exercice – « une débauche d’énergie » – couplée à l’érosion du lectorat face aux publications numériques, la hausse des frais postaux et d’imprimerie forment des raisons suffisantes pour éclairer sa décision d’arrêter cette aventure qui fut, dit-il, « un réel plaisir, un réel bonheur ».

Nulle amertume donc dans cette mort programmée mais le fruit d’une réflexion de longtemps amorcée. 200 numéros n’est-ce pas la somme d’un petit « miracle » d’une revue qui a su muer : passant du kraft de sa première centaine – qui en garde mémoire ? – à la couleur, au dos carré, à la fabrique chez l’imprimeur ?

Un dernier souffle sans doute : le projet d’un hors-série avant le dernier tour de clé.

Et quelques autres encore : le fidèle Claude Vercey, lui, n’entend pas renoncer aussi prestement. Il continuera à nourrir le site bien vivant de la revue et à poursuivre la collection Polder qui bourgeonne depuis toujours dans les parages de la revue.

Décharge définitivement « À quai », pour reprendre le titre de la suite poétique de l’un des auteurs à l’honneur dans cette ultime livraison, Romain Fustier, créateur par ailleurs (avec Amandine Marembert) de la revue Contre-Allées dont le 48e numéro vient de paraître : saura-t-elle accoster après une aussi longue course que Décharge ?

 

Décharge, première série