Deux disparitions et des revues en mémoire

Aux derniers jours de janvier, une hécatombe : ces temps de désastre n’auront pas épargné écrivains et poètes. On se souviendra d’eux pour leurs œuvres, leurs créations multiples. Il ne faudra pas oublier les revues qui s’attachent à leur nom.

 

Le poète, traducteur et dramaturge Cédric Demangeot mort ce 28 janvier à 46 ans avait créé en 2001 avec Brice Petit, Lambert Barthélémy et Guy Viarre (suicidé en 2001) les éditions Fissile et  la revue Moriturus ainsi définie par eux-mêmes « tentative de livre à plusieurs solitudes, ou bloc fissile, erré, métamorphique & désœuvrant » dont la brève existence s’arrêta en 2005 après 5 numéros.

 

 

Quant à Michel Le Bris, c’est le 30 janvier qu’il tira sa révérence. L’écrivain, créateur du festival Étonnants voyageurs avait fondé en 1990 en compagnie d’Olivier Cohen et Alain Dugrand la revue Gulliver qui déploya en 12 numéros jusqu’en 1993 sa curiosité de par le monde et ses écrivains. Une tentative de reprise des numéros en poche tourna court : la disparition de Jean-Claude Izzo en précipita la fin.  L’éditorial du numéro 1 s’achevait par ces mots : « La littérature ? Face à la force des infaillibles, de nouveau le grand défi des vulnérables. »

Évoquant aventures et mésaventures de sa revue qu’il associait fermement à son festival, Michel Le Bris concluait : « Regardez les sommaires : nous ne nous sommes pas beaucoup trompés me semble-t-il dans nos choix. Ni dans l’évolution de la littérature du monde. Et aujourd’hui je reste fier de cette aventure : le temps qu’elle a existé, elle fut la plus belle des revues littéraires françaises. »

 

…elle aussi.

 

Pour connaître l’intégralité des sommaires de ces 2 revues, on consultera l’indispensable site revues littéraires.com

 

Moriturus

Gulliver