Mirabilia vers le silence

Une bonne et une mauvaise nouvelle : la bonne, on pourra découvrir le 12e numéro de Mirabilia au Salon de la revue; la vraiment pas bonne : avec ce numéro 12, sur le thème du Silence, la revue suspend sa parution. Mirabilia fut des magnifiques revues de ces dernières années, puisant son inspiration et ses respirations dans les œuvres littéraires et picturales, récentes ou anciennes, associant de manière fluide création et savoir. Splendeur maîtrisée et discrète.

 

 

Voici comment la revue donne congé :

 

« La parution de ce numéro de Mirabilia est aussi l’occasion de vous communiquer une nouvelle pleine de gravité. Après ce numéro de l’automne 2017, nous interromprons, non sans regrets, l’aventure Mirabilia, dans laquelle vous nous avez accompagnés de votre présence, de votre enthousiasme, de votre parole ou de vos images, soyez-en chaleureusement remerciés !

 

Même si nous préférons dire, et penser, « interruption » plutôt qu’« arrêt », le motif de cette décision est pluriel. D’une part, comme nombre de revues, nous nous heurtons à des difficultés de diffusion que, faute de temps et de savoir, nous n’arrivons pas à surmonter. D’autre part, les aides et subventions publiques dont nous bénéficiions, même modestes, se sont taries. Il en va de même pour les moyens financiers dont nous disposions. Faut-il renoncer ? Faut-il persévérer, inventer d’autres formes, trouver d’autres voies ? L’avenir nous le dira, puisque notre désir et notre engagement restent intacts et puisque le monde qui nous entoure a plus que jamais besoin de merveilleux.

 

Le douzième et (provisoirement ?) dernier Mirabilia a pour thème « le silence ». Bien que semblable à un clin d’œil, la coïncidence est fortuite. Il y a longtemps que nous voulions aborder ce sujet. Brou­haha de la ville, brouhaha des médias, brouhaha des routes et même brouhaha au plus intime de chacun dans une existence quotidienne sans répit, le silence apparaît comme un baume autant qu’un manque dans un Occident si friand de « communication » et terriblement bruyant. Un chercheur américain a procédé au relevé des zones de véritable silence sur la planète et a constaté qu’elles étaient de moins en moins nombreuses : le silence, comme l’air que nous respirons, est pollué. Mais nous n’avons pas eu le cœur d’aller les interroger. Nous avons préféré, comme toujours, guetter, pister et  débusquer le silence en ses royaumes encore existants et d’autant plus précieux, d’autant plus, peut-être, rayonnants. « 

 

et cependant ceci :

 

« Chers amis, nous vous disons à bientôt, en espérant que renaîtra vite ! »

 

Nous voulons y croire…