Se plonger dans les archives de Po&sie

Po&sie donne libre accès à ses archives. On peut désormais trouver en ligne l’ensemble des textes parus dans la revue.

 

Qu’on considère un instant, un instant seulement, la masse considérable que cela représente ! Qu’on s’imagine ensuite la matière à penser, à entendre, à lire, qui se déploie devant nous. Quel nombre d’aventures poétiques et intellectuelles peut-on désormais rattraper ? Combien de textes a-t-on désormais au bout des doigts et des yeux ?

 

On peut circuler dans ce matériau majeur pour la poésie de la fin du siècle dernier et de celui dans lequel nous sommes engagés – par auteurs, par titres, par traducteurs, par mots-clefs, par numéros – et s’aventurer, que ce soit au hasard ou dans une visée bien déterminée, dans l’histoire et les options de la revue créée en 1977 par Michel Deguy.

 

Et si ça ne suffisait pas, on y trouve des suppléments ! Des poèmes, des essais inédits et même une vidéothèque. Compléments, poursuites, adjonctions, déploiements… présentés avec une grande sobriété. Entreprise assurément utile, généreuse, ouverte, on ne peut que saluer ce nouvel outil, cette nouvelle bibliothèque intérieure et jubilatoire.

 

À chaque visite, le lecteur est accueilli par un texte issu de ces archives qui se présente aléatoirement, chaque fois différent, et dans lequel on trouvera une tonalité qui s’imprime en nous.

 

Exemple :

 

Que devrions-nous être sans mythe sexuel,
Rêverie humaine ou poème de mort ?

 

Castrats de purée lunaire — La vie consiste
En propositions sur la vie. L’humaine

 

Rêverie est une solitude où
Nous composons ces propositions déchirées par les rêves,

 

Par les incantations terribles de nos défaites,
Par la terreur que rêves et défaites ne soient qu’un.

 

Toute la race est un poète qui transcrit
Les excentriques propositions de son destin.

 

« Hommes faits de mots », Wallace Stegner, traduit de l’anglais par Claude Mouchard), Po&sie, n° 12, 1980

 

Hugo Pradelle