« Partir en livre », édition 2023

Débute aujourd’hui, pour une durée d’un mois, le désormais traditionnel « Partir en livre » organisé par le Centre National du Livre qui promeut la lecture auprès des jeunes en leur proposant activités, ateliers, rencontres et débats organisés partout en France.

 

C’est l’occasion pour Ent’revues et l’équipe de l’École Estienne de Paris de proposer des lectures de revues par de jeunes lecteurs qui les ont découvertes lors de l’édition 2022 du Salon de la revue. Partis à la rencontre des revuistes, comme dans un vagabondage, les étudiants ont choisi de partager leur approche et leur perception de revues qui, par leur forme ou leur sujet, les ont interpellés. Lectures vives, dynamiques et enthousiastes qui rappellent qu’il n’y a pas d’âge pour se plonger dans des revues, lire d’une manière différentes et de découvrir d’autres manières d’échanger, de débattre, de penser.

 

 

 

 

Opium Philosophie

plusieurs corps possibles

 

 

“Par la parole, la plume et le pinceau, nous manifestons pour que vous vous manifestiez !”.

 

Depuis 10 ans, Opium Philosophie publie son numéro annuel, construit sur la base de contributions étudiantes. En 2021, la revue interroge le thème du corps et l’explore, dans un même élan, à la fois par le prisme de la littérature, des sciences humaines et de la création artistique. C’est là toute la singularité d’Opium : proposer une lecture stimulante, non-conventionnelle et actuelle de la philosophie. Son format et les thèmes qu’elle explore en font une revue accessible, expérimentale et ouverte à un dialogue pluriel. Le sujet exploré de son dernier opus appelle à la réconciliation avec le corps, aussi bien le sien que celui qui nous est étranger. Faire corps, est-ce seulement une réalité physique ? Les auteurs interrogent le corps autour de quatre grandes présences. La peau ou l’affirmation et le regard de son corps ; la tête comme dimension spirituelle et mystique ; la main ou l’expérimentation artistique et enfin le cœur, ce qui renvoie à l’intime, à la rencontre avec un autre.

 

Avec Opium, la philosophie se transmue en lecture-plaisir, discipline appliquée et moins « abstraite » qu’on ne la considère habituellement. La revue met un point d’honneur à relier philosophie et art à travers une variété de visuels qui éclairent la thématique explorée. C’est à travers une direction artistique subtilement travaillée que s’exprime la sensibilité de nombreuses photographies, gravures et illustrations de tous genres.

 

Le corps est d’abord abordé par sa réalité physique comme dans l’article « Le corps se recompose sous l’aiguille poétique » que Camille Florence consacre à l’artiste Nicholas Don Giancarli. Cet artiste « poétise » la chair par le tatouage en faisant parler les formes et les reliefs, par la ligne, l’aplat et la tache. Inspiré notamment par Miró et par les éléments naturels, il parle du corps comme d’un tableau et de la peau comme d’une toile, un espace d’expression en mouvement. Il précise :  « le corps se brouille entre un client, un modèle et un matériau ». Ici, on assiste à une performance d’écriture à même le corps, où l’épiderme porte un récit dessiné à l’encre.

 

Mais le corps n’est pas qu’une réalité tangible. Dans l’interview de la plasticienne Ulla Van Brandenburg, il devient une composante de l’espace. Notre perception du corps change en fonction de l’environnement dans lequel il se situe. Elle explique : « Faire corps pour moi est une question de perspective et d’échelle […] On n’a pas qu’un corps, il est plusieurs corps possible ». Son installation exprime cette réflexion – par des trous, des seuils et des pièces, le corps s’adapte et ressent différemment l’espace.

 

Opium explore également des thèmes comme les maladies mentales, comme dans l’article de Maureen Laronche à propos de l’anorexie. Elle cite en effet Freud parlant du sentiment d’Inquiétante Étrangeté : « lorsque le plus familier, le plus intime, nous semble tout à coup étrange, inquiétant […] ». Pour elle, lorsque l’on est atteint par la maladie, on ressent son corps comme étranger : celui-ci est possédé par un « démon » qui vole son reflet dans le miroir.

 

Certaines rubriques empruntent les codes de magazines lifestyle, habités par un désir de fluidité, d’accessibilité. La revue s’achève sur une note plus légère avec la rubrique « AstroPium », horoscope qui mêle références philosophiques et ésotériques, ainsi qu’une grille d’évaluation (très arbitraire) qui permet aux étudiants de noter les philosophes. Les cahiers de doléances, qui parcourent la revue, deviennent d’improbables espaces de confidences, entre témoignages et poésie.

 

Alors le corps ? Alors les corps, vous voulez dire !

 

 

Diego Giner Tronchet, Charlotte Girard, Loriane Lemercier, Clément Sire

 

 

 

 

 

esse

numéro 100

Automne – Hiver 2020

 

 

 

esse (Arts + Opinions) est une revue à parution trimestrielle d’origine québécoise parue pour la première fois en 1984. Elle porte un regard sur l’art contemporain et sur les pratiques pluridisciplinaires. Son contenu propose en deux langues, l’anglais et le français des textes d’une grande variété. Chaque numéro se consacre ainsi à une thématique singulière – la douleur, la famille, le sport, etc.

 

Placé sous le signe de la « futurité », le dossier d’esse explore différentes façons de déconstruire les stéréotypes racistes pour penser l’avenir dans une perspective décoloniale.

Selon notre façon chronologique de concevoir le temps, le passé influence le présent, et le présent influence le futur. Ainsi, on se retrouverait condamné tributaires du passé colonial. À l’inverse, la « futurité » implique que nos actions soient déterminées par le futur que nous anticiperions. L’avenir que nous nous figurons modèle ainsi nos actions présentes. Étrange paradoxe s’il en est !

 

La « futurité », se lie à des questions morales et au poids de la responsabilité, marque notre capacité à soulever des dilemmes politiques et éthiques essentiels pour l’avenir de l’humanité.

 

Cela revient à penser différemment. « Dans le contexte artistique, la futurité relève donc d’une conception performative du futur ouvrant sur des pratiques qui invitent à penser des formes de représentation et de souveraineté alternatives à celles du présent », écrit Nathalie Desmet.

 

Ce 100e numéro d’esse entreprend donc, avec une certaine audace, de penser le futur en faisant appel à un imaginaire empreint d’optimisme pour se libérer et ne plus demeurer prisonnier d’une vision apocalyptique de l’avenir.

 

Pour illustrer cette notion de « futurité », l’article qui rend compte de l’œuvre de Shannon Finnegan semble particulièrement éclairant. L’artiste propose des théories sur le temps et des avenirs possibles pour les personnes handicapées, dont elle soutient la cause. Comme le défend la philosophe Judith Butler, il faut transformer notre mode de pensée pour pouvoir agir sur notre situation. « le fait d’imaginer des futurs et des temporalités différents nous aide à voir et à pratiquer le présent autrement », affirme-t-elle.

 

L’œuvre de Finnegan, Anti-Stairs Club Lounge at « Vessel » critique l’architecture capacitiste, c’est-à-dire discriminante envers les handicapés, sous forme de manifestation devant le Vessel de Thomas Heatherwic à Manhattan (New York) qui se compose exclusivement d’escaliers reliés entre eux pour conformer une structure alvéolaire. La bâtiment tient forcément les personnes handicapées à l’écart. L’artiste imagine alors des espaces alternatifs qui évitent de devoir gravir des escaliers et où on peut lire sur les murs : « Plus on monte, plus on tombe de haut » ! Ces espaces originaux et réinvestis rejettent les chronologies imposées et se présentent selon une modalité protestataire et étrangement décontractée. Le travail de Finnegan vise à faire ressortir les structures capacitistes qui forgent nos conceptions du temps et de l’espace pour proposer des alternatives de durée dans les espaces institutionnels qui « créeraient un espace ouvert à la lenteur, au repos et à la pause ». La notion de « temps crip » s’apparente à une revendication politique fondamentale pour les personnes handicapées, qui implique de s’éloigner de l’esthétique capacitiste ou fonctionnelle pour réinventer son étrangeté comme une forme d’art qu’elle est la seule à pouvoir pratiquer véritablement.

 

Changer notre regard sur demain, c’est aussi un enjeu soulevé par « Souterrain » le festival d’Art montréalais fondé en 2008. L’édition 2020 se plaçait, très en phase avec l’actualité, sous le thème de « RESET ». Il s’opère alors une analogie entre notre monde actuel et le système informatique. La société étant régie par des algorithmes qui sous-entendent un futur codifié par des règles opératoires automatisées, les artistes de cette édition tentent de suggérer d’autres futurs possibles à travers une nouvelle poésie. Cela peut prendre plusieurs formes, qui sont propres au langage plastique des artistes. Ils ont transformé un langage informatique en une nouvelle manière d’écrire.

 

Ce numéro nous questionne profondeur notre propre définition de la « futurité » et du futur (ou réciproquement !) et élargit notre vision de ces notions déjà très ouvertes et mobiles. En abordant des thématiques précises, en explorant des engagements, Esse parvient à relier (on écrirait spontanément connecter !) des sujets de société dont on comprend, au fil de la lecture, la cohérence globale.

 

Ayons hâte d’être à demain !

 

Louise Brochu,Théo Dinard, Charlie De Koning, Fabian Montes Escamez

 

 

 

 

 

Jef Klak

« Feu follet » (n°8)

printemps 2022

 

 

« Jef a un ami qui a arrêté de lire Le Seigneur des Anneaux pour protester contre la mort de Gandalf ».  Tout comme ce radical camarade, de plus en plus de personnes occultent la mort par différents biais comme l’humour ou le déni pur et simple. Ces points de vue sont pris en compte par Jef Klak, personnage éponyme de la revue. Ce Jef Klak nous transporte dans une histoire décalée, un peu à côté de la plaque.

 

Le concept de la revue est simple : une comptine, la bien connue “Trois Petits Chats”, comme fil conducteur qui thématise chaque édition accompagnée d’un disque de création sonore. Cette année, la revue traite du sujet des feux follets. Dans ce huitième numéro, il est envisagé à travers des questions sociales et esthétiques que l’on pourrait affronter dans notre vie, le tout subtilement à nos angoisses existentielles.

 

Mais que signifie vraiment cet énigmatique « feu follet » ?

 

Il s’agit d’une flamme froide qui apparaît, soudainement, dans les vieux cimetières et les marais. Au sein de la revue, il représente donc la flamme furtive qui se balade entre les morts et les vivants. Cette connexion entre deux mondes existe depuis des millénaires mais, actuellement, notre société tient la mort à l’écart alors qu’elle demeure, paradoxalement, omniprésente dans nos existences.

 

Cette protestation contre la mort survient avec la peur de faire le deuil et l’appréhension de vouloir laisser partir les gens qu’on aime. C’est pourquoi, avec l’émergence des technologies, l’Homme communique avec ceux qui ne sont plus là. Ici, l’enregistrement mécanique du monde conjure la disparition des morts qui reprennent vie dans nos esprits à travers la photographie, le film ou la captation audio…

 

Avec une tonalité humoristique, Jef Klak prend position : la revue est indéniablement politisée. C’est ainsi qu’elle nous interroge sur notre rapport à la mort, mais surtout sur la valeur qu’on lui accorde. Quels rites adopter ? Comment gérer cette situation ? Ce feu follet représente alors également ce besoin incessant de ne pas reléguer les fantômes dans le néant, l’exigence d’une politique mémorielle qui ne se limite pas qu’au souvenir. Elle est affaire de traces à collecter et à suivre, de présences à inviter et à choyer. C’est en cela que Jef Klak nous questionne., nous aide en quelque sorte à mieux comprendre la mort dans toute sa spiritualité, dans ce qui nous dépasse.

 

Cependant, le feu follet n’est pas qu’une figuration mystique. Cette petite flamme est due à une exhalaison de gaz qui brûle spontanément à cause de la forte présence de matières organiques issues de la décomposition des cadavres. Détruits par des bactéries, ces restes produisent du méthane à l’origine des feux follets. Jef Klak s’ancre donc avec une grande clarté dans le réel, posant une question fort prosaïque : que faire de ces morts ?

 

Cette interrogation est plus que jamais nécessaire alors que pandémies et guerres se succèdent : comment se fait-il que nous l’occultions à ce point ? Mise à distance dans les cimetières, relégation de la mort dans l’espace hospitalier, dissimulation des victimes des conflits armés… Les articles de la revue s’apparentent à des témoignages des amis de Jef. Différents auteurs se relaient pour interroger le thème du feu follet : Alexane Brochard raconte avec poésie les méandres d’une fausse couche, Raúl Velasco est interviewé sur le Día de los Muertos au Mexique, alors que Xavier Bonnefond série les différents pratiques funéraires.

 

Ce numéro, dense, profus, nous montre et nous éclaire diverses visions de la mort où chacun choisit sa manière de se l’approprier ou de l’écarter, de la vivre en somme. Il en résulte un grand déchirement entre occultation et omniprésence, entre désir de mémoire et désir d’oubli. Mais, qu’on se rassure un peu, Jef Klak n’abandonne pas les morts au néant, au contraire il les choie.

 

Ci-gît l’ami de Jef Klak : « La nuit tombe, la veillée débute. »

 

 

Emma Gomez, Margaux Guennec, Kilyan Humbert, Gabrielle Manhes

 

 

 

 

 

Terrain

anthropologie & sciences humaines

n° 76 – printemps 2022

Où est la folie ?

 

 

 

Selon le dictionnaire Larousse, la folie se caractérise soit par un dérèglement mental, soit par un manque de jugement.

 

Mais la question de la folie se restreint-elle à ces définitions ?C’est ce qu’a voulu vérifier la revue Terrain au travers de son nouveau numéro intitulé “Folies ?”; avec um point d’interrogation qui  veut tout dire.

 

Fondée en 1983, la revue semestrielle d’anthropologie et de sciences humaines Terrain publie des numéros qui ont pour ambition d’éclairer les aspects les plus divers, et parfois les moins connus, des sociétés humaines dans leur grande diversité – thématique, territoriale… Scientifique dans son propos, la publication s’adresse à un public plus large par son écriture accessible et sa présentation attrayante (chose rare pour les revues savantes). Elle met en effet un point d’honneur à illustrer ses propos de manière créative en faisant appel à des étudiants en école d’art.

 

Pour découvrir cette livraison, nous avons interroger les animateurs de la revue.

 

Comment la revue Terrain parvient-elle à donner un nouveau regard sur un sujet aussi complexe et étudié que celui de la folie ?

 

Ce numéro examine tous les aspects et les domaines dans lesquels la folie entre en jeu, en passant par son histoire, et notamment les sciences psychiatriques, mais aussi par l’architecture, la technologie, le marché des datas et bien d’autres domaines encore.

Hallucinations, obsessions, délires, et autres désordres de l’esprit sont au cœur de ce numéro.

 

Dans l’article « Entraîner les cerveaux schizophréniques » on suit le chercheur du CNRS Baptiste Moutaud qui s’immerge dans un programme de thérapie par remédiation cognitive et suit l’évolution d’un patient au sein de l’équipe de soin. Le récit nous plonge dans le quotidien du patient et nous permet une compréhension d’un sujet sensible. « Sa prise en charge a rythmé les 18 mois que j’ai passés à observer l’activité de la psychiatre et des psychologues. », explique Baptiste Moutaud en parlant du patient.

 

C’est en privilégiant les études de terrain, parfois inattendues, que la revue parvient à nous tenir en haleine. Meredith Tenhoor précise dans l’article « Les architectures du soin » comment Nicole Sonnolet (architecte) et Philippe Paumelle (psychiatre) ont réinventé les structures de soins psychiatriques dans les années 60. Les besoins des patients et des médecins sont réellement pris en compte : Philippe Paumelle « avait imaginé un lieu dans lequel les patients seraient suivis par une équipe stable de médecins, d’infirmières et de soignants, plutôt que de passer de clinicien à clinicien ».

 

Page après page, anthropologues, sociologues, architectes abordent, avec leur propre méthode et sensibilité, la notion de folie en déconstruisant les clichés collectifs. Comme l’écrit encore Baptiste Moutaud, la folie et ses manifestations « ouvre dans les monde occidentaux à l’exploration et à l’expérimentation des formes du vivant humain ».

 

Par-delà fascination et inquiétude, cherchons à mieux comprendre la folie pour finalement mieux nous comprendre nous-même. Et Terrain, assurément, nous y aide.

 

Alice Gallet, Célie Gravalon, Augustin de Montardy, Emma Petillot

 

 

 

 

 

Gros Gris

« Temps libre »

n°6 – 2020

L’éloge du délassement

 

 

Qu’est-ce qu’évoque le temps libre ? Un moment pour soi ? La liberté de se perdre dans ses pensées ? La liberté de pratiquer d’autres activités ? Gros Gris est une revue thématique qui interroge le commun avec la participation d’artistes et de lecteurs. Le sixième numéro aborde la question du temps libre, cette latence précieuse qui finalement raconte vraiment qui l’on est et le moment où l’on se sent vraiment libre de faire ce que bon nous semble.

 

La revue propose une critique sensible liée au rapport au temps et soulève des questionnements complexes sur le travail. Sans surprise, cette réflexion a été initiée dans la période où le temps libre s’est brusquement imposé à tous avec l’épidémie de Covid. Cette lecture nous invite donc à réfléchir à la manière dont on gère et occupe notre temps.

 

Dès l’édito, Gros Gris nous interpelle par une question d’une clarté qui désarçonne : « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » Simple, presque naïve, au premier abord, cette question se complique lorsque l’on tente d’y répondre avec sérieux. Pour cela, la revue nous ouvre à une variété de points de vue en les abordant de diverses manières : par le dessin, la photographie, la poésie, la performance… L’aspect du temps est perceptible à travers la présentation du peintre Pauline Blanchard, du graphiste Malo Malo, de l’illustratrice Cléa Darnaud, etc. Cette revue devient un réel terrain de jeu pour les artistes comme pour les lecteurs.

 

Le travail plastique d’Épi Florifère ouvre la revue, sous le signe de la détente. Chaque illustration représente différentes postures et angles de vue de personnes allongées qui bronzent et lisent à la plage. Les tons sont très colorés et lumineux. Tout en dessinant ces personnes prenant du bon temps comme on dit familièrement, la dessinatrice fait aussi cette expérience de la paresse qui nous place dans la meilleure des dispositions pour rentrer dans la revue.

 

On retrouve également des échanges entre Gros Gris et les artistes Antoine Giard et Benjamin Le Roux, dans l’article « Plein temps libre ». Cette conversation spontanée souligne l’importance du délassement. Antoine Giard l’envisage d’abord comme « un outil de travail » puis le définit comme « un objectif ». Pour lui, le mercredi est consacré au « Plein temps libre » : cette journée commence par une balade à vélo le matin et se poursuit l’après-midi par du bricolage dans leur atelier.

 

Le poème « Un Citron Gelé » de Miel Pagès incarne parfaitement la direction artistique de la revue. Il évoque de manière légère ses plaisirs quotidiens, par la mise en page aérienne ainsi que par une forme très directe :

 

se traîner de pièce en pièce

Canapé frigo lit

Traîner des idées et des projets

Canapé frigo lit 

 

Les blancs tournant permettent aux vers de flotter dans les doubles pages pour laisser de la liberté aux mots et aux images, récit de son temps libre.

 

L’ensemble de la revue est rythmé par des vides, des émojis qui viennent s’immiscer dans les textes par intermittence pour ponctuer la lecture. La ligne éditoriale nous évoque elle aussi le thème du temps libre. La typographie joue un rôle majeur dans la mise en page. Les lettres allongées, qui s’attardent, qui s’étendent dans le temps, les gribouillages d’une esquisse conçue machinalement, les jeux ajoutés en bonus donnent l’occasion au lecteur de vivre ce temps libre ainsi que de flâner. Finalement « quoi de mieux d’ailleurs pour occuper son temps qu’une nouvelle lecture dans laquelle se plonger ? »

 

Et vous? Que faites vous de votre temps libre ?

Simple suggestion : lisez Gros Gris.

 

Maïdy Amour, Yassin Boukhoubza, Luce de Fleurian, Capucine Jannet

 

 

Articles écrits par la classe de DSAA design et  stratégie de communication de l’École Estienne

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