Coup de chaud sur les lettres : L’allume-feu

Un allume-feu est un petit-bois ou un produit inflammable destiné à démarrer un feu, mais pas seulement ! C’est aussi une revue qui se fait le porte-parole de tous. À tous ceux qui veulent s’exprimer, communiquer un message ou juste poser des mots intimes, pour que seuls des inconnus puissent les lire, pour les libérer et se libérer. Légère et agréable à feuilleter, laissons nous le temps de la lire et de la savourer. Ce serait comme gâcher son plaisir que de la dévorer d’une seule bouchée. On préfèrera faire durer notre gourmandise et picorer quelques vers durant nos heures perdues.

 

Entre textes et illustrations, la revue, aux allures de fanzine, témoigne d’un foisonnement créatif sans nom. Elle est audacieuse dans son fond comme dans sa forme. Sans artifices, elle s’offre au lecteur en toute franchise. La fabrication est étrangement assumée, comme du fait maison, ce qui la rend familière. Une proximité s’installe avec le lecteur dès la couverture qui adopte un parti pris clairement typographique.

 

À chaque numéro son duo de couleurs. La mise en page minimaliste et le format laisse aux auteurs la place de s’exprimer. Les numéros sont tous imprimés en risographie, au Studio Fidèle, dans le XIVe arrondissement de Paris.

 

La revue est légère, bien qu’elle soit aussi encombrante qu’un journal. Glissée dans un sac, elle voyage et se répand facilement. Non reliée, sur du papier fin recyclé, elle laisse la liberté de la consulter à votre guise. Originale et accessible, elle opte pour une simplicité plus pertinente que n’importe quel effet de style, inutilement sophistiqué. Entre contenu ludique et saisissant, il y en a pour tous les appétits !

 

Mêlant textes personnels, intimes, comme l’histoire d’amour de Paul Laborde dans le numéro trois ; poésie, comme l’éloge du beau de Gaëtan Didelot (2) ; récits, avec “submersible”, une micro-biographie poignante d’Anne Devoret (3) ; théâtre, majoritairement représenté par Jacques Jouet et sa politico-humoristique “République de Mek-Ouyes” qui se poursuit dans chaque numéro ; anecdotes à l’instar des commentaires d’arrêts d’Iman Ahmed (2); essais philosophiques ou simples interventions de patients d’un service psychiatrique au sein d’un groupe de parole. Chacun apporte sa pierre à l’édifice… C’est la diversité de ces auteurs et leurs textes qui fait d’elle une revue singulière.

 

 

Peut-être que certains poèmes se poursuivant d’un numéro à l’autre, vous convaincront de vous abonner à la revue. Publiée trois fois par an, elle fidélise par ses thèmes qui viennent éveiller la curiosité de ses lecteurs. Après « L’insolence », « Le feu », « La triche » et « Coup », les lecteurs découvriront « Classe ». Entre ouverture d’esprit et réflexion intime, Allume-feu apparaît ainsi comme un combustible à la créativité et à la liberté de pouvoir s’exprimer.

On la feuillette pendant la pause déjeuner, au coin du canapé ou avant d’aller se coucher, le temps de plonger dans un petit univers merveilleusement illustré. On peut l’ouvrir à n’importe quelle page ou juste apprécier la chaleur de son toucher. L’allume-feu, c’est une capsule d’émotions et d’authenticité qui célèbre la diversité et la tolérance au quotidien. Elle devient un rendez-vous, qui fait sourire, rire, mais aussi pleurer. Une revue que l’on n’a pas envie de jeter au feu !

 

Alice Guellil

Cécile Gallo

Gwladys Dégardin

Léa Jéquier

 

Étudiants à l’École Estienne, en visite au 29e Salon de la revue, octobre 2019.

Un ensemble de comptes rendus, sous la direction de leur enseignant, Jérôme Duwa, en écho à Partir en Livre 2020.