Les Feuillets psychanalytiques

Notre revue qui, à en croire ses lecteurs, tranche nettement sur le paysage analytique en refusant de sombrer dans l’abstraction éthérée de concepts dépliés pour eux-mêmes, veille à rendre compte chaque fois de ce qui est et de ce qui ne va pas dans notre monde. Cela, non pas en vue de sombrer dans d’infinies lamentations, mais pour donner à quiconque les moyens effectifs de se repérer et de circuler correctement dans sa vie, malgré l’épaisseur du brouillard et les degrés de complexité auxquels nous avons tous à faire.

En partant donc du symptôme, tant dans son versant individuel que social, tout en rappelant les fondamentaux de la fonction de la parole et du langage qui caractérisent les femmes et les hommes eu égard au reste du règne du vivant, le discours analytique peut nous mener à contre-courant de tous les autres, déplaçant le rapport à la jouissance et offrant une petite chance au désir pour chacun, comme à ce qui relève de l’altérité et qui est Autre.

Ainsi, si la psychanalyse est avant tout porteuse d’une vérité fragile qui ne sert ni Dieu, ni Maître et que l’on voudrait faire taire, Les Feuillets psychanalytiques offrent un lieu modeste et inédit pour qu’elle puisse enfin se dire et se faire entendre. À charge de la responsabilité du lecteur d’y mettre un peu du sien et d’y engager son propre tourment, condition sine qua non pour qu’il tente d’étancher un peu son désir de savoir et que puisse s’y désaltérer l’insondable de sa soif d’apprendre.