L' Océanite

Dans les années 1990, juste après son archipélisation, l’Institut international avait édité un bulletin d’information intitulé Feuille de route puis un autre, L’Estran. Ils ont eu un certain nombre de numéros, pendant quelques années, puis se sont arrêtés. La route, elle, continue depuis lors. La géopoétique s’est diffusée largement, avec les risques inhérents que sont la dilution de l’idée et les aberrations. Lorsqu’il s’est agi de réaffirmer fortement l’ambition de l’Institut en matière de géopoétique, il a été décidé en 2016 de procéder à son océanisation. Cela signifie que les groupes géopoétiques et les individus qui préfèrent rester isolés évoluent désormais dans un espace vaste et ouvert, un océan, où ils travaillent « en étroite relation » avec leur localité et selon leur thématique particulière, « dans l’optique de la géopoétique bien comprise et bien développée, c’est-à-dire sans amalgames hâtifs, sans confusionnisme » (Kenneth White). Le rôle de l’Institut est de rester, comme depuis sa fondation, la référence principale en matière de géopoétique, le lieu de concentration maximale. Si ces objectifs restent inchangés, il nous a semblé que l’Institut pouvait entrer en contact plus direct avec ses membres et celles et ceux, nombreux, qui naviguent autour. C’est la raison d’être de ce bulletin apériodique intitulé L’Océanite.

Les océanites sont d’abord une famille d’oiseaux marins pélagiques et cosmopolites dont la petite taille — par opposition aux Albatros auxquels ils sont apparentés — ne nuit en rien à leurs qualités de voiliers. Réputés annonciateurs de tempêtes, ils ont un vol acrobatique, se nourrissent de plancton et ne viennent à terre que pour se reproduire. Les lecteurs attentifs qui ont saisi la référence au Plateau de l’Albatros (1994) de Kenneth White, une « Introduction à la géopoétique », mesurent la modestie de ce bulletin. Mais l’océanite désigne également une roche volcanique basaltique riche en olivine qui évoque des « mers virides ». En un mot, nous retrouvons l’eau, l’air, le feu et la terre – ce qui fait un monde. L’Océanite suivra les leçons du vent qui, comme chacun sait, souffle où il veut. Il tiendra informé de la vie de l’Institut et des activités géopoétiques les plus significatives, pourra délivrer d’autres informations comme des parutions notables ou des projets en cours. L’Océanite apportera à son heure des informations sur une géopoétique bien comprise et bien développée, fidèle à la navigation hauturière de l’esprit à quoi nous convie l’œuvre de Kenneth White.

Publié le 27 février 2025