Des philosophes grecs en revues : Castoriadis, Axelos, Papaïoannou

 

20 ans tout juste après la mort de Cornelius Castoriadis, La Nouvelle Quinzaine littéraire lui consacre sous la direction de Nicolas Poirier un dossier qui met en lumière la vigueur du travail intellectuel et éditorial que suscite l’œuvre du philosophe. Dans cet ensemble, l’article de François Bordes, « Aux sources grecques de la pensée antitotalitaire » élargit la focale pour mettre en relief le rôle des philosophes grecs dans l’histoire intellectuelle du 20e siècle et plus spécifiquement dans la critique pionnière du totalitarisme. Surgissent dès lors aux côtés de Castoriadis, deux autres philosophes : Kostas Axelos et Kostas Papaïoannou, mêmement passagers du bateau d’exil, mêmement engagés à gauche, et, depuis des positions diverses, tout autant critiques du « socialisme réel ». Et on ajoute, bien sûr, pareillement hommes de revues – de revues  qui ont compté dans l’histoire intellectuelle française: Kostas Axelos avec Arguments, Castoriadis fondateur avec Claude Lefort de Socialisme ou Barbarie, Papaïoannou collaborateur important du Contrat social de Boris Souvarine. Portés par des courants différents, nos trois penseurs grecs qui se lisent, s’apprécient mais divergent n’ont jamais publié ensemble. Cependant un lieu aujourd’hui bien oublié – et c’est l’autre mérite de l’article de François Bordes d’en retrouver la mémoire échappe à cette fatalité:  il s’agit de la revue Études. Revue du socialisme pluraliste (1959-1963), sise à Bruxelles et portée par l’Institut Imre Nagy fondé par des intellectuels réfugiés. Sous la plume de F. Bordes, on découvre ce que fut cet espace ouvert à la diversité de la gauche anti-stalinienne et comment il sut, hors des fractures parisiennes, être un lieu de convergence des trois philosophes grecs.

 

Pour en savoir plus : https://www.nouvelle-quinzaine-litteraire.fr/mode-lecture/sommaire-1202