L’historien Alain Besançon est mort ce samedi 8 juillet. Son œuvre apparaîtra comme l’une des plus originales et anticonformistes de sa génération.
Après un passage au PCF, il se détacha très vite de la doxa marxiste-léniniste et explora le territoire peu connu où le savoir historique se lie à la psychanalyse, à la philosophie, la théologie et l’histoire de l’art. Marqué par Georges Devereux, il devint l’un des plus éminents spécialistes du monde russe. Le Tsarévitch immolé ou Les Origines intellectuelles du léninisme font figure de classiques.
Cet historien libéral et catholique fut aussi un grand homme de revue. En 1961, il participa à la création des Cahiers du monde russe. Avec ses amis François Furet et Annie Kriegel, il rejoignit Preuves, la revue du Congrès pour la liberté de la culture dirigée par François Bondy. Il participa ensuite à la brève entreprise de Contrepoint (1970-1976), la revue de Patrick Devedjian et Georges Liébert. Proche de Raymond Aron, Alain Besançon prend part, en 1978, à la fondation de la revue de Jean-Claude Casanova, Commentaire. Il en fut l’un des plus actifs et importants collaborateur, animateur, inspirateur.
Ceux qui l’ont lu, l’ont connu, savent combien cet historien fut un lutteur intellectuel et spirituel, pensant en permanence dans la tension entre passé et présent.
François Bordes
La revue Commentaire met en ligne une série d’articles qui ouvrent des voies dans le travail d’Alain Besançon, depuis notre rapport à la religion à nos relation avec la Russie.
On peut les lire en libre accès en suivant ces liens :
« L’angoisse dans le christianisme »
« L’héritage du Christianisme aujourd’hui »
« Observations sur le célibat des prêtres séculiers »
« L’islam et ses attraits »
« La religion de Flaubert »
« Mémoire et oubli du communisme »
« Pour Kostas »
« Soljénitsyne à Harvard »
« La pensée Poutine »
« La Russie et les crédulités françaises »
« Sur l’histoire de la Russie »
« La Russie est-elle européenne ? »
« Sur trois idées reçues en matière d’histoire russe… »