Guide des revues : Prix de revient et prix de vente

Comment déterminer son prix de vente ?

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Le prix auquel vous vendrez votre publication doit tenir compte de tous les frais liés à la circulation et la commercialisation de la revue.  Si vous faites des envois postaux, il faut anticiper les frais mais aussi les coûts de l’emballage.

La Poste propose un taillis de tarifs dans lesquels il n’est pas facile de se repérer. Il existe des tarifs spéciaux pour livres et brochures donc revues. Vous en trouverez le détail sur leur site : www.laposte.fr.

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Les différents intermédiaires qui peuvent intervenir dans la commercialisation de votre publication prélèveront leur commission : l’ensemble des remises ainsi consenties peut s’élever à plus de 55 % (voir ci-après) : concrètement si vous vendez votre revue 12 €, il vous reviendra 5,20/5,40 €.

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Il ne faut pas davantage omettre que sur le tirage global, un nombre significatif d’exemplaires ne sera pas proposé à la vente et de fait ne vous apportera aucune recette : les exemplaires d’auteur (de 2 à 3), les services de presse et d’hommages, le dépôt légal, éventuellement des exemplaires justificatifs : reproduction d’œuvres, publication d’extraits. De son côté, en échange de la subvention votre financeur potentiel vous demandera quelques exemplaires.

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Ce sont donc quelques dizaines de numéros qui n’abonderont pas vos recettes : il est judicieux d’en tenir compte en fixant le prix de vente – et le tirage. À cela s’ajoute – hélas – une forte probabilité que l’intégralité du tirage ne s’épuise pas rapidement, en tout cas pas avant que votre numéro suivant soit lui-même mis en vente…

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Donc, si en saine gestion, vous souhaitez générer une trésorerie convenable pour la production d’un numéro en préparation, ne négligez pas ces différents paramètres.

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Alors comment s’accorder sur un prix de vente ?

Les éditeurs privés à vocation commerciale appliquent des coefficients multiplicateurs (prix de vente/prix de revient) variables qui oscillent entre 5 et 8 environ, parfois plus.

Les revues à vocation non commerciales n’ont évidemment pas les mêmes charges, ni, le plus souvent, vocation à dégager des salaires.

Un raisonnement économique convenable, compte tenu des différents éléments énoncés ci-dessus, conduira à multiplier le prix unitaire de l’exemplaire au moins par 3, voire 4 donc si la revue vous revient à 3,5 € pièce, elle sera vendue de 11 à 14 €

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De quelques pensées perverses

« en faisant un gros tirage mon prix de revient par unité produite sera moins élevée, du coup je pourrais vendre ma revue moins cher » : certes, mais la facture globale de l’imprimeur sera elle plus élevée ; Et que ferez-vous du stock des tous ces exemplaires qui excèdent votre capacité de mise en place chez le libraire et de vente ?

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« la subvention obtenue permet de modérer le prix de vente » : bien sûr, c’est une de ses fonctions mais en même temps, ce n’est pas un acquis définitif, elle reste aléatoire dans son octroi comme dans son montant. Et en outre votre financeur sera sensible à la juste appréciation de votre économie globale.

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« il y a un seuil psychologique pour l’achat d’une revue : le dépasser c’est décourager les lecteurs potentiels » : ce n’est évidemment pas faux. Mais pourquoi une revue devrait-elle se « sous vendre », se déprécier (le moindre roman très périssable coûte environ 18 €). Et puis franchement, est-ce que celui qui achète votre revue 10 €, la dédaignerait à 12 € ? Et pourtant ce modeste écart fera une grosse différence dans l’économie tendue d’une revue. Pour 300 exemplaires vendus, ce sont 600 € qui rentrent dans les caisses : quel pourcentage de votre facture d’imprimeur cette somme représente-t-elle ?

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