R de revues : un abécédaire

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Avez-vous connu R de Réel, merveilleuse revue proposée par Raphaël Meltz et Lætitia Bianchi, avant Le Tigre ?
Elle proposait un programme alphabétique qu’elle a tenu au gré de 24 numéros.
Vingt ans plus tard, l’ami François Bordes se propose un tel programme appliqué aux revues dont il extraira, dans les semaines, les mois qui viennent un thème, un mot, une notion… pour contrer les confinements intellectuels.
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Retrouvez ici l’ensemble de ces textes au fur et  à mesure de leur parution. 

A.

Asphyxie : le mot provient du grec médical. Il désigne l’absence de battement, de mouvement, d’agitation. Entré dans la langue française en 1741, il indiquait l’arrêt du pouls, celui du cœur, la syncope… Lire la suite.

B.

Grâce au remarquable travail de Philippe Jaworski, Orwell rejoint sa juste place, aux côtés de Conrad, Dickens et Swift, dans la catégorie littérature anglaise de la Bibliothèque de La Pléiade. On discutera naturellement des différentes traductions de Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, d’autant que paraît en janvier 2021 aux éditions Agone la traduction de Celia Izoard. Dans le dossier que La Revue des deux mondes vient de consacrer à Orwell, Frédéric Verger fait le point sur ces récentes traductions du roman d’Orwell et les discussions qui les ont suivies… Lire la suite.

C.

Les grandes idéologies du XXe siècle n’ont pas toutes disparu. Le grouchomarxisme résiste fièrement et courageusement. Cette année pandémique nous en aura apporté des preuves irréfutables… Lire la suite.

D.

À l’âge de l’anthropocène, de nouveaux espaces apparaissent. Dans l’océan Pacifique, dérive un continent de détritus plastique de 1,6 millions de km2. Dans l’espace, les soixante premiers satellites lancés par Space X forment une constellation dernier cri. Entre les deux, la biosphère et l’hydrosphère doivent désormais composer avec une invisible datasphère… Lire la suite.

E.

Les premiers Européens à se faire vacciner contre le Covid auront donc été des citoyens britanniques. Quoi d’étonnant à cela ? Comme les cup cakes ou le cricket, l’empirisme n’est-il pas l’apanage de la culture anglo-saxonne ?… Lire la suite.

F.

2020 prend fin. Bien rusée la voix qui dira l’avenir. Même les astrologues se font discrets. En 1996, dans La Vie sur terre, Baudouin de Bodinat proposait ses réflexions sur le peu d’avenir que contient notre temps. Depuis, s’est développée la mode de la collapsologie. En juin 2020, … Lire la suite.

G.

Créée en 1955, la revue Études tsiganes est la seule publication de langue française consacrée aux « gens du voyage » : gitans, manouches, roms, sinti, tsiganes. Aux confluences de la recherche et du travail social,… Lire la suite.

H.

Nœuds de vie, le magnifique recueil d’inédits de Gracq le patron vient nous le rappeler avec force : la littérature s’inscrit dans l’histoire. Mais ce rapport au temps n’épouse pas forcément les schèmes établis de la chronologie et de l’histoire littéraire. Il s’invente souvent des sentiers de traverse, des chemins obliques offrant d’inédites perspectives cavalières. Jean Paulhan fut l’arpenteur considérable de ce type de routes. Dirigé par l’ami Bernard Baillaud, paulhanologue et… Lire la suite.

I.

« Dans ma veste de soie rose / Je déambule morose »… En 2013, Christophe reprend sa chanson « Les Paradis perdus ». Il la joue seul, au piano, studio Davout, devant un public choisi d’amis et de fans. L’album ainsi enregistré s’intitule Intime… Lire la suite.

J. 

Elles sont devenues rares et fragiles, nos joies. Elles existent pourtant, malgré tout. On les dit discrètes et simples. Cuisiner, méditer, lire, écrire, dormir, écouter, regarder, marcher et puis prendre l’airLire la suite.

K.

Au Pays-Bas, la semaine dernière, des émeutes ont éclaté contre les mesures de couvre-feu. Jef Klak, en flamand, signifie l’homme quelconque, monsieur Dupont ou madame Michu. L’homme de la rue, cette rue que, certains jours de cet hiver, nous peinons parfois à reconnaître… Lire la suite.

L.

Dans Le Corps des libraires, Vincent Puente raconte l’histoire d’Henri-Noël Grelneau, libraire du quartier latin qui eut l’idée de « ne  proposer à la vente qu’un seul livre par an ». Il le choisissait avec soin et en achetait la quantité nécessaire pour remplir sa librairie… Lire la suite.

M. 

Dans le dernier numéro du 1 consacré à la réouverture des lieux de culture, Catherine Millet remarque qu’aucun philosophe, théologien et écrivain ne participe au Conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions de l’exécutif face à la pandémie. « N’ont-ils pas eux aussi une approche de la douleur et de la mort ? [1] » Il est vrai qu’avec « sa gueule bancroche », la Faucheuse nous regarde droit dans les yeux… Lire la suite.

N.

Sur sa magnifique couverture couleur d’or et de nuit, le dernier numéro de Sensibilités pose la question, essentielle, celle qui inquiète et agite l’ensemble de la société en ces temps de crise épidémique et de violences : « Et nos morts ? [1] »… Lire la suite.

O.

L’épidémie a bouleversé les adieux, les oraisons et les deuils. Combien d’amis et de proches avons-nous perdus, combien n’avons-nous pu saluer une dernière fois ? On mesure alors, plus que jamais, toute l’importance des textes écrits à la mémoire des disparus, l’importance de l’écrit et de l’archive. Les oraisons fleurissent tristement ces derniers mois. Sensibilités salue Dominique Kalifa, Europe Antonin Liehm, Phoenix Frédéric-Jacques Temple et La revue des revues, Olivier Corpet… Lire la suite.

P.

Pour sortir du funèbre, passer l’écueil du deuil et repartir, recommencer, nos alliées demeurent les forces imaginantes de l’art, de la poésie et de la philosophie. Elles ne s’étaient pas assoupies, bien sûr, mais on les sent frémissantes d’une vigueur redoublée en cet anxieux printemps… Lire la suite.

Q.

Que les Français soient querelleurs, la chose est établie au moins depuis la fondation du camp de Babaorum. Désormais, certes, des myriades de Tullius Detritus répandent sur les réseaux sociaux « l’horrible visage vert de la discorde [1] ». Que de querelles en effet !… Lire la suite.

R. 

La magistrale traduction d’Automoribundia de Ramón Gómez de la Serna figurera parmi les événements littéraires de l’année 2020. Elle a été largement saluée, et la petite compagnie des ramonistes a pu se réjouir de voir enfin le grand Ramón cité et reconnu à sa juste valeur, avec Proust, Joyce, Woolf, Larbaud, Kafka ou Borgès au panthéon de la modernité littéraire… Lire la suite.

S. 

En août 1926, quelques mois avant la création de la Société psychanalytique de Paris, se tint la première CPLF, Conférence des psychanalystes de langue française (transformée ensuite en Congrès). En 1927 fut fondée la Revue française de psychanalyse qui publia les premiers textes scientifiques issus de cette première CPLF. Depuis, chaque année, la revue publie les rapports de ces congrès qui proposent de « penser la psychanalyse » et de constituer un « creuset d’émergences »… Lire la suite.

T. 

« Extrait d’une revue ou d’un ouvrage relié à part en un petit livret », on le recevait dans la boîte aux lettres, avec un mot amical ; on se le passait de la main à la main, la rédaction des revues vous en envoyait un petit stock, comme gratification et hommage, avec un petit mot sympathique. Cela se pratique encore… Lire la suite.

U. 

L’état d’urgence semble désormais dominer notre quotidien et notre imaginaire. Urgence environnementale, sanitaire, économique et sociale. Les esprits n’en finissent plus de s’échauffer et de s’enflammer, au risque de cramer sur place, comme dans un sinistre rodéo urbain. Cet état de surchauffe impose une urgence de plus : sauvegarder un espace de dialogue possible contre la double menace du dogmatisme et de la haine… Lire la suite.

V. 

Tandis que tant de voix se sont éteintes, l’ultime numéro de la revue Nunc fait résonner celle d’Antonio Porchia. Voix est le titre d’une des œuvres les plus influentes et énigmatiques de la poésie du XXe siècle. Né en Calabre en 1886, il émigra en Argentine, fut pointeur au port de Buenos Aires avant de devenir typographe. En 1943, il publie son premier recueil que Roger Caillois le traduit en 1949. Le livre devient un des plus secrètement influents de la poésie moderne… Lire la suite.

W. 

Et puis, l’an dernier, il y eut ce moment inouï où les trains cessèrent de circuler. On observait les rails déserts. Un beau jour, quelques-uns réapparurent timidement. Ils étaient vides. Nous regardions les rares passagers, un ou deux dans chaque wagon. Puis, peu à peu, trains et voyageurs se firent plus nombreux. Et la vie reprit son cours normal… Lire la suite.

X. 

Le très beau mot de xénophile donne son titre à un beau livre de Michéa Jacobi ainsi qu’à un recueil d’André Breton écrit entre 1946 et 1948, inspiré par sa découverte d’Haïti [1]. En 1940, grâce aux Américains et à l’action de Varian Fry, Breton avait traversé l’Atlantique à bord du Paquebot « Capitaine Paul Lemerle » en compagnie de Claude Lévi-Strauss… Lire la suite.

Y. 

À l’heure d’achever cet abécédaire, impossible de ne pas signaler deux événements majeurs dans la vie du monde des revues. L’un est un départ, l’autre un  surgissement… Lire la suite.

Z. 

Irons-nous jusqu’au variant zêta ? De delta en epsilon, le virus est toujours là, la pandémie se poursuit. Elle s’aggrave d’une épidémie de fatigue à laquelle la revue Esprit a consacré son numéro de juin… Lire la suite.